Pour Poutine, le sommet du G20 n'a pas été une routine

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  403  mots
Le président russe a quitté son hôtel pour l'aéroport de Brisbane avant la fin officielle du sommet du G20, le 16 novembre. Vladimir Poutine a justifié ce départ par la nécessité de se reposer durant le long vol qui le ramène à Moscou pour pouvoir travailler dès lundi matin.
Lors du sommet du G20, qui s'est tenu à Brisbane en Australie ce week-end, le président russe a été critiqué par ses homologues occidentaux sur son rôle dans la crise ukrainienne. Ils le menace de durcir leurs sanctions. Kiev et l'Otan affirment que des troupes russes seraient désormais présentes dans le pays pour soutenir les rebelles.

Les puissances occidentales ont harcelé Vladimir Poutine pendant le G20 de Brisbane sur la crise ukrainienne, voulant lui signifier qu'ils n'entendaient rien lâcher,et éclipsant du coup les questions économiques.

"Je pense que ce qui a été bon durant ce G20, c'est qu'un message très clair ait été transmis par les pays de l'Union européenne et par l'Amérique à la Russie", a commenté à l'issue des deux jours de sommet le Premier ministre britannique David Cameron.

De fait, dès vendredi, avant même l'arrivée de M. Poutine dans la paisible ville de l'est australien transformée en camp retranché, les leaders anglo-saxons lui avaient préparé un accueil saignant, l'accusant d'être un agresseur de l'Ukraine ou encore de vouloir restaurer la "gloire perdue du tsarisme", selon la formule du Premier ministre australien Tony Abbott.

Et cela a continué samedi et dimanche pendant le sommet, parfois même de manière très directe, comme par exemple lorsque le canadien Stephen Harper a lancé à M.Poutine: "J'imagine que je vais vous serrer la main, mais je n'ai qu'une seule chose à vous dire: vous devez sortir d'Ukraine", selon un porte-parole canadien. Ce à quoi M. Poutine a répliqué: "C'est impossible puisque les Russes n'y sont pas", selon un porte-parole russe.

La chancelière Angela Merkel a rencontré durant presque quatre heures son homologue russe, pour évoquer cette crise, la pire entre l'Europe et la Russie depuis la chute du Mur de Berlin il y a 25 ans.

L'Otan a confirmé cette semaine les affirmations de Kiev accusant la Russie d'avoir déployé des troupes et des équipements militaires russes dans l'est de l'Ukraine contrôlé par des rebelles prorusses, ce que Moscou a farouchement nié. Le conflit a fait plus de 4.000 morts depuis la mi-avril.

A l'issue du sommet, Barack Obama a estimé que si M. Poutine "continue ( ) à violer le droit international (...), l'isolement que la Russie connaît actuellement se poursuivra".

Dès avant le sommet, M. Poutine avait senti souffler ce vent de guerre froide, mettant en garde vendredi contre une confrontation de "blocs" au G20. Sur place, il est resté hiératique. Mais il a tout de même quitté prématurément le sommet, ce qui pourrait être vu comme une manière de signifier son agacement,même s'il a justifié son départ par un besoin de sommeil réparateur avant de reprendre le travail lundi.