La SNCF versera 60 millions de dollars pour indemniser les victimes de la Shoah

Par latribune.fr  |   |  340  mots
Durant la seconde guerre mondiale, la SNCF a transporté près de 76.000 de juifs vers les camps de la mort. Seuls 3.000 d'entre eux en sont revenus.
Un accord entre la France et les Etats-Unis a été signé pour immuniser la SNCF contre des poursuites sur le territoire américain visant sa responsabilité dans la Shoah. Pour cela, la compagnie ferroviaire indemnisera les victimes américaines à hauteur de 100.000 euros.

La France a fini par trouver un accord avec Washington sur la question épineuse de l'indemnisation des Américains transportés vers les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. La SNCF versera 60 millions de dollars au titre de leur indemnisation.

100.000 dollars par victime

Cet argent sera versé dans un fonds qui sera géré par les autorités américaines. Plusieurs milliers de déportés non-français sont concernés. Chaque victime recevra 100.000 dollars. La compagnie ferroviaire française qui souhaite étendre ses activités outre-Atlantique risquait de se voir bloquer dans ses projets en raison de cette période sombre de l'histoire européenne. Durant la seconde guerre mondiale, la SNCF a transporté près de 76.000 de juifs vers les camps de la mort. Seuls 3.000 d'entre eux en sont revenus.

Avec cet accord, l'Etat américain s'engage à immuniser la SNCF contre toutes poursuites judiciaires. Il faut dire que la SNCF était désireuse de déposer des dossiers dans plusieurs Etats dans le cadre d'appels d'offres, mais le risque juridique était devenu un obstacle.

La SNCF n'a pas participé aux négociations

Pour l'ambassadrice française aux Droits de l'homme, Patrizianna Sparacino-Thiellay qui a annoncé cet accord lors d'une visio-conférence de presse, "la SNCF n'a jamais été tenue pour responsable de la déportation. Elle a été un instrument de la déportation. (...) c'est de la responsabilité des autorités françaises" d'en assumer les conséquences, a rappelé la diplomate française. Par conséquent l'entreprise publique SNCF "n'est pas partie dans les discussions (ni) ni dans la mise en oeuvre" de l'accord.

Le parlement français doit encore amender la loi de 1948

L'accord sera officiellement paraphé lundi par Patrizianna Sparacino-Thiellay et le conseiller spécial du secrétaire d'Etat américain John Kerry sur ce dossier, Stuart Eizenstat. Il entrera en vigueur quand le Parlement français l'aura validé sous forme d'amendement à la loi de 1948. Aux Etats-Unis, il s'agit d'un "executive order" qui n'a pas besoin d'être validé par le Congrès.