Face à la flambée des prix, la banque centrale russe relève son taux directeur

Par latribune.fr  |   |  385  mots
Le rouble a perdu le tiers de sa valeur depuis le début de l'année face à l'euro et 40% face au dollar.
La banque centrale de Russie a relevé jeudi d'un point son taux directeur, à 10,5%, avec pour objectif d'enrayer la flambée causée par l'effondrement du rouble.

Elle avait déjà prévenu qu'elle était prête à poursuivre sur cette voie si nécessaire. La banque centrale russe est contrainte d'intervenir pour "sauver le rouble" qui a perdu le quart de sa valeur en novembre. L'institution a ainsi relevé d'un point jeudi 11 décembre son taux directeur pour le porter à 10,5%, avec l'espoir de soutenir sa monnaie et d'endiguer l'inflation.

Mais cette décision, annoncée à l'issue de la réunion mensuelle de politique monétaire de la Banque de Russie, n'a pas semblé convaincre le marché, puisqu'elle a été suivie de nouveaux records de faiblesse de la monnaie russe, à 68,98 roubles pour un euro et 55,45 roubles pour un dollar.

Le "minimum" pour enrayer la chute

La plupart des économistes jugeaient inévitable une augmentation du loyer de l'argent dans un contexte d'accélération de l'inflation et d'effondrement du rouble. Ce dernier a perdu le tiers de sa valeur depuis le début de l'année face à l'euro et 40% face au dollar.

La hausse annoncée "est le minimum que pouvait faire la banque centrale vu la baisse du rouble récemment", ont commenté les économistes du cabinet londonien Capital Economics.

"Le renforcement des attentes d'inflation et la dépréciation du rouble posent des risques substantiels pour l'inflation", a souligné la banque centrale dans un communiqué. "En cas de nouvelle aggravation des risques inflationnistes, la Banque de Russie continuera à augmenter son taux directeur", ajoute-t-elle.

Crise ukrainienne et effondrement du baril

L'institution estime la hausse des prix à la consommation à 9,4% sur un an actuellement et prévoit qu'elle atteindra 10% à la fin de l'année. Au premier trimestre 2015, l'inflation devrait même dépasser ce niveau. La chute du rouble et l'embargo alimentaire imposé par Moscou aux pays occidentaux à cause de la crise ukrainienne représenteront, selon elle, environ 4,9 points d'inflation à la fin de l'année.

La Banque de Russie, institution qui a maintenu une réputation d'indépendance peu commune en Russie, est placée dans une situation délicate, sous pression pour calmer une tempête causée par des facteurs qui ne dépendent pas d'elle: crise ukrainienne mais aussi plus récemment effondrement des cours du pétrole.

Dans ce contexte, la banque centrale prévoit une croissance "proche de zéro" pour 2015, mais aussi pour 2016, repoussant toute perspective de reprise à 2017.