L'Ukraine mise sur l'austérité mais quintuple son budget militaire

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  292  mots
Un millier de personnes avaient manifesté dimanche devant le Parlement pour protester contre les mesures douloureuses prévues dans le nouveau budget.
Le budget, très critiqué, implique l'introduction d'un impôt supplémentaire de 5% à 10% sur la quasi-totalité des importations ainsi que d'un impôt de 15% sur les retraites "élevées". Les dépenses prévues pour la défense et la sécurité doivent néanmoins être multipliées par cinq.

Pour obtenir l'aide financière -cruciale- du Fonds monétaire international (FMI), l'Ukraine emprunte la voie de l'austérité. À l'issue de débats et de consultations marathon ayant duré plus de douze heures, le Parlement ukrainien est en effet parvenu à approuver, lundi 29 décembre à l'aube, un budget draconien très controversé.

Grâce à l'intervention du président Petro Porochenko, qui s'est personnellement rendu au Parlement pour convaincre les députés les plus récalcitrants de son parti, ainsi qu'à la promesse du Premier ministre Arseni Iatseniouk d'adoucir certaines clauses en février, après la visite d'une mission du FMI, le texte a finalement  été adopté avec 233 voix, alors qu'un minimum de 226 voix était requis. Un millier de personnes avaient manifesté dimanche devant le Parlement pour protester contre les mesures douloureuses qu'il implique.

Les oligarques visés

Une des clauses les plus impopulaires concerne l'introduction d'un impôt supplémentaire de 5% à 10% sur la quasi-totalité des importations. Les autorités vont également introduire un impôt de 15% sur les retraites "élevées", c'est-à-dire supérieures à 3.600 hryvnias (moins de 200 euros) et un impôt sur l'immobilier concernant les appartements de plus de 60 m2 et maisons de plus de 120 m2.

Alors qu'en mars le pays a perdu la Crimée, rattachée par la Russie, et qu'il fait face depuis avril à un conflit armé meurtrier dans l'Est séparatiste prorusse, les dépenses prévues pour la défense et la sécurité devaient en revanche pratiquement quintupler à presque 5% du PIB pour atteindre, selon le gouvernement, 90 milliards de hryvnias (3,8 milliards d'euros). "Un niveau sans précédent", selon le Premier ministre Arseni Iatseniouk.

L'Ukraine, ex-république soviétique, est l'un des pays les plus pauvres d'Europe et en proie à une grave crise économique.