Venezuela : nouvelle dégradation de la note du pays, au bord de la faillite

Par latribune.fr  |   |  465  mots
Nicolas Maduro, président du Venezuela, accuse les Etats-Unis de mener une guerre du pétrole.
Après Fitch, c'est au tour de Moody's de dégrader la note souveraine vénézuelienne. La chute des cours du pétrole met en exergue les insuffisances béantes de son économie.

Le Venezuela au bord du gouffre? Pour les marchés financiers, cela ne fait plus guère de doute. L'agence de notation Moody's vient de concrétiser cette crainte en dégradant son appréciation de la signature souveraine du pays d'Amérique latine.

La note vient de passer à Caa3, deux crans au-dessous de Caa1, qui représentait déjà un "risque élevé". Pour l'agence américaine, Caracas présente un risque de faillite qui a "nettement augmenté", ce qui lui vaut d'être désormais classé parmi les pays emprunteurs "à très haut risque". Cette annonce survient moins d'un mois après sa dégradation par l'autre agence de notation américaine. Le 18 decembre, Fitch avait effectivement abaissé son appréciation de deux crans, de B à CCC.

Une économie qui s'est largement dégradée

La raison de cette dégradation tient à l'effondrement des cours du pétrole dont le pays est excessivement dépendant. Lundi 12 janvier à Londres, le baril de Brent a terminé à 47 dollars, alors qu'il s'échangeait autour de 110 dollars six mois auparavant.

Pour Moody's, la baisse de l'or noir a un impact sur la balance des paiements et les réserves de devises du pays. Le pays devrait, selon l'agence américaine, afficher son premier déficit courant depuis 1998, et il devrait atteindre 2% du PIB. D'autres analystes cités par l'AFP considèrent, de leur coté, que le déficit public pourraient atteindre 19% du PIB en 2015.

Mais, l'économie vénézuélienne s'est détériorée avant le début du cycle de baisse du pétrole. En 2014, la contraction du PIB a commencé dès le premier trimestre au rythme de 4,8%, puis de 4,9% au second trimestre. Au troisième trimestre, la baisse s'est réduite à 2,3%. Pis! En sus de cette économie récessionniste, le pays doit également composer avec une inflation galopante au rythme de 63,6% sur un an au mois de novembre 2014.

Le pays le plus risqué de l'Opep

Pour Olivier Jakob, analyste et directeur de Petromatrix, le Venezuela est un des pays qui présente le plus de risques de déstabilisation politique parmi les pays producteurs de pétrole.

"Le Venezuela est vraiment à risque. Le gouvernement actuel est sous pression. Même si la Chine a aidé le pays ces dernières années, il n'est pas certain qu'elle continue à le faire et à augmenter son risque sur ce pays", a-t-il déclaré dans une interview à La Tribune.

Nicolas Maduro, le président vénézuélien, fait actuellement le tour des capitales membres de l'Opep afin de réclamer un réajustement de la production de pétrole afin de soutenir les cours du brut. Ce mardi 13 janvier, il s'entretenait avec le président algérien, après avoir rendu visite à ses homologues iraniens et saoudiens.