L'optimisation fiscale des multinationales américaines dans le collimateur d'Obama

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  310  mots
Le 21 janvier, lors de son discours annuel sur l'état de l'Union, le président américain s'était élevé en défenseur des classes moyennes.
Le président américain doit dévoiler lundi 2 février le projet de budget pour l'année fiscale 2016. Il comprend une taxation exceptionnelle des gains conservés par les entreprises américaines à l'étranger, ainsi que de leurs profits à venir.

Afin d'aider les familles des classes moyennes, Obama n'hésite pas à s'attaquer aux multinationales. Le projet de budget pour l'année fiscale 2016 que le président américain doit dévoiler lundi 2 février prévoit en effet deux mesures hautement symboliques, a déclaré dimanche un responsable de la Maison blanche: d'une part, une taxation exceptionnelle de 14% sur les gains conservés par les entreprises américaines hors des Etats-Unis, de l'autre la mise en place d'une taxe de 19% sur les futurs profits réalisés par les sociétés américaines à l'étranger.

2.000 milliards de dollars possédés à l'étranger

Pour l'heure, les entreprises américaines n'ont en effet pas à payer d'impôt sur les bénéfices réalisés à l'étranger tant qu'ils ne sont pas rapatriés aux Etats-Unis. En vertu de  la taxe de transition à 14% proposée dans le cadre du projet de budget, elle seraient "obligées de payer des impôts aux Etats-Unis immédiatement sur les 2.000 milliards de dollars [1.768 milliards d'euros environ, Ndlr] qu'elles possèdent à l'étranger, au lieu de retarder indéfiniment le paiement de leurs impôts", a expliqué le responsable de la Maison Blanche.

Elles devraient par la suite s'acquitter d'une taxe de 19% sur tous leurs bénéfices réalisés à l'étranger, tout en bénéficiant d'un crédit d'impôt sur les taxes déjà versées à des pays étrangers.

Les recettes destinées à des travaux d'infrastructures

Les recettes dégagées par la taxe à 14% serviraient à payer de grands travaux d'infrastructure et à combler le déficit de la Highway Trust Fund, qui finance les autoroutes.

Le projet de loi de finances est néanmoins surtout une déclaration d'intention politique, car il doit être validé par le Congrès à majorité républicaine pour être appliqué, ce qui paraît peu probable.