Sauvetage grec : la Finlande va-t-elle devoir renoncer à ses petits avantages ?

Par latribune.fr  |   |  376  mots
Copyright Reuters
Berlin aurait mis la pression pour annuler les garanties collatérales négociées par Helsinki avec Athènes. Mais, du côté d'Helsinki on se dit toujours en discussions.

Les informations sont contradictoires ce vendredi matin. D'un côté, le site EUobserver.com annonce que, sous la pression de Berlin, la Finlande avait abandonné les garanties négociées avec Athènes dans le cadre du plan de sauvetage grec.

Le site Internet cite de manière anonyme une personne travaillant pour le cabinet du ministre des finances finlandais Jutta Urpilainen : "La solution avec la Grèce trouvée la semaine dernière est caduque mais les négociations continuent pour trouver une autre solution".

Mais le discours officiel est quelque peu différent : l'octroi de collatéraux en échange de la participation de la Finlande au plan d'aide à la Grèce est une condition préalable absolue, a déclaré vendredi une autre source gouvernementale finlandaise.

S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, le responsable finlandais a démenti cette affirmation. "Il semble qu'il y a eu un malentendu. Notre demande reste tout à fait d'actualité. Les collatéraux sont une condition préalable absolue à la participation de la Finlande à ce plan d'aide.", ajoutant même : "les discussions se poursuivent sur la manière de rendre ces collatéraux possibles."

Déjà, mardi 24 août, la Finlande avait menacé de se retirer du plan d'aide à la Grèce si son exigence d'obtenir des collatéraux en échange de ses prêts n'était pas satisfaite, a prévenu mardi le Premier ministre finlandais. Interrogé pour savoir si la Finlande pourrait se retirer dans le cas où les collatéraux lui seraient refusés, Jyrki Katainen avait répondu: "Oui".

Jurisprudence

Pourquoi autant de remue-ménage autour de la Finlande, qui contribue somme toute peu au plan d'aide à la Grèce ? Simple : de tels accords collatéraux créeraient une fâcheuse jurisprudence. L'effet tâche d'huile a d'ailleurs déjà commencé : l'Autriche, les Pays-Bas et la Slovaquie veulent également profiter de conditions privilégiées.

L'agence de notation Moody's s'est d'ailleurs inquiétée de ces petits arrangements entre amis : "La tentative d'accord finno-grec sur un collatéral soulève des inquiétudes sur la volonté et la capacité de certains dirigeants de la zone euro à appliquer les mesures nécessaires pour préserver la stabilité de l'union monétaire européenne", juge l'agence de notation.