En janvier, la présidence de l'UE échoit aux Danois, alliés des Britanniques

Par latribune.fr avec John Acher à COPENHAGUE (Reuters)  |   |  549  mots
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Le Danemark, qui n'a pas tenu à adopter l'euro, s'efforcera lors de sa présidence de l'Union européenne, au premier semestre 2012, de faire en sorte que la Grande-Bretagne ne fasse pas trop cavalier seul, alors même que l'UE a toujours fort à faire avec la crise de la dette souveraine.

Si le Danemark, comme huit autres pays de l'Union qui conservent leur monnaie nationale, a approuvé le "mini-traité" conclu début décembre en vue de mieux contrôler les budgets nationaux et de renforcer l'intégration au sein de l'UE, Londres a marqué son désaccord, après avoir exigé des garanties qui ne lui ont pas été accordées.

Première femme à la tête d'un gouvernement danois, la social-démocrate Helle Thorning-Schmidt, au pouvoir depuis septembre, a promis de tout faire pour éviter les dissensions entre les 17 pays de la zone euro et les dix autres membres de l'Union sur des questions qui concernent l'Union tout entière.

"Nous traversons la pire crise de l'époque récente et tout ce que nous ferons comptera", a déclaré avant Noël le ministre danois Affaires européennes, Nicolai Wammen. "C'est à la Grande-Bretagne de choisir sa voie, mais ce n'est un secret pour personne que nous voulons être un pont au-dessus de ces eaux tumultueuses et que nous n'aimerions pas voir la Manche s'élargir."

Le Danemark, qui a rejoint la communauté européenne en 1973 en même temps que le Royaume-Uni, s'est traditionnellement toujours tenu aux côtés des Britanniques et des Allemands dans les joutes européennes.

"Le rôle du Danemark, aux côtés de l'Allemagne, est de faire en sorte que les Britanniques ne rompent pas trop les rangs", dit Niels Thygesen, professeur émérite à l'Université de Copenhague, qui a travaillé au lancement de l'euro du temps de la commission Delors.

NE PAS ROMPRE LES RANGS

"Nous sommes dans une catégorie un peu à part puisque que nous n'avons pas adopté l'euro mais, contrairement aux Britanniques, nous nous comportons comme si nous étions dans la zone euro", ajoute-t-il.

Pour Peter Nedergaard, professeur de sciences politiques à l'Université de Copenhague, "la question est de savoir ce que le Danemark peut faire à propos de cette crise... A mon avis, pas grand chose...".

La tâche de mettre au point le nouveau pacte intergouvernemental revient au président du Conseil européen Herman Van Rompuy.

"Quand on en arrive aux questions concrètes, cela ne dépend plus du Danemark", souligne Peter Nedergaard.

Un avis que ne partagent pas les hommes politiques danois.

"L'objectif pour la présidence danoise sera de contribuer à sortir l'Europe de cette crise", dit le ministre des Affaires européennes.

Pour ce qui est de la mise en place du nouveau pacte budgétaire décidé à Bruxelles, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a souligné que les pays ayant conservé leur monnaie nationale ne seraient pas sujets aux mêmes sanctions que les Etats de la zone euro s'ils ne remplissent pas les critères budgétaires exigés.

Cela a permis à Helle Thorning-Schmidt d'assurer à ses compatriotes que ce nouveau pacte était tout à fait compatible avec la politique européenne du Danemark et n'aurait donc pas à être soumis à référendum.

C'est la septième fois que le Danemark occupe la présidence de l'Union européenne. La dernière fois, durant le second semestre de 2002, il s'agissait de mener à bien les négociations sur l'adhésion de dix nouveaux membres d'Europe de l'Est et d'ouvrir les discussions avec la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie.