Une réunion de l'Eurogroupe, vitale pour la Grèce, se tient aujourd'hui à Bruxelles

Par latribune.fr  |   |  741  mots
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Le gouvernement grec a validé le nouveau plan d'austérité, une formalité après l'adoption la semaine dernière d'une série de mesures visant à économiser 325 millions d'euros au moyen notamment de réductions de salaires, de traitements et de pensions de retraite. Le plan continue a mobiliser la rue, mais un sondage indique que les trois-quarts des Grecs ne souhaitent pas la sortie de l'Euro.

Alors que les pays partenaires de la Grèce évoquent ouvertement une sortie du pays de l'euro, les trois-quarts des Grecs se sont déclarés par sondage dimanche en faveur "de la perspective européenne" de leur pays et ne souhaitent pas "la sortie de l'euro", malgré les mesures d'austérité imposées par les créanciers, UE et FMI, qui ont suscité de nouvelles manifestations à Athènes. Seuls 19,6% des Grecs interrogés se sont prononcés pour le retour à la drachme, monnaie nationale du pays avant son adhésion à la zone euro en 2002, selon un sondage effectué par l'institut grec Marc entre les 15 et 17 février sur un échantillon de 1.013 ménages à travers le pays, et publié dans le quotidien Ethnos. Les deux-tiers (66,5%) souhaitent que le programme d'assainissement de l'économie dicté par l'UE et le FMI réussisse.

La publication de ce sondage intervient après une semaine de course contre la montre pour le gouvernement grec, qui, sous intense pression européenne, a finalisé de nouvelles mesures de rigueur dans le budget 2012, une des conditions préalables pour obtenir le déclenchement du deuxième plan de sauvetage du pays. Le plan comprend un prêt international de 130 milliards d'euros et un plan de restructuration et d'effacement de dette. Ce plan est vital pour la Grèce, menacée de défaut de paiement le 20 mars, à l'échéance d'une obligation de 14,5 milliards d'euros.

Manifestations contre l'austérité

Néanmoins, les mesures de rigueur qui l'accompagnent ont suscité de nouvelles manifestations dimanche à Athènes où environ 1.500 personnes ont protesté devant le Parlement à l'appel des syndicats, un deuxième rassemblement, organisé par la gauche radicale, étant prévu dans l'après-midi. Les banderoles critiquaient les coupes salariales, surtout la baisse de 22% du salaire minimum (740 euros actuellement), adoptées par le gouvernement de coalition réunissant la droite (Nouvelle-Démocratie) et les socialistes (Pasok).

"Le consensus national est une combine, la pauvreté et la faim n'ont pas de nationalité" indiquait une banderole sous-titrée en anglais: "All of us we are Greeks, Merkel and Sarkozy are freaks". Néanmoins certains manifestants traduisent une prise de conscience des changements jugés nécessaires pour le pays. Ainsi Phevos Iliopoulos, consultant, dit que les mesures contenues dans le memorandum "ont un impact profond sur la façon dont fonctionne la société". Mais selon lui, "si les Grecs trouvent les moyens d'améliorer leur manière de travailler, alors il n'y a aucun doute qu'ils seront capables d'avancer et qu'ils tourneront cette page sombre de leur histoire."

Reding : "Arrêter de chercher des boucs émissaires à l'étranger"

Des propos qui font écho à ceux de la Commissaire européenne à la Justice Viviane Reding selon laquelle la Grèce devrait arrêter de chercher des "boucs émissaires" à l'étranger pour expliquer ses propres problèmes et devrait travailler davantage pour reconstuire son Etat et se sortir de sa situation économique désastreuse. "J'ai bon espoir que (les ministres des Finances) parviennent à un accord sur le plan (de sauvetage). Mais assorti de certaines conditions. L'argent ne doit pas être déversé dans un puits sans fond," a dit la responsable européenne, au journal autrichien Kurier.

Nouvelles mesures de rigueur

Le gouvernement grec a achevé une semaine de course contre la montre, après avoir finalisé, sous intense pression européenne, de nouvelles mesures de rigueur dans le budget 2012, une des conditions préalables pour obtenir le déclenchement du deuxième plan de sauvetage. Samedi, le conseil des ministres grec a approuvé des coupes supplémentaires dans les retraites principales et supplémentaires pour combler un trou de 325 millions d'euros dans le budget de 2012, comme l'exigeait UE et FMI. Un projet de loi sur le sujet doit être débattu au parlement la semaine prochaine, les pensions des retraites principales supérieures à 1.300 euros par mois seront réduites de 12%. "Il y a un optimisme dans la mesure où tout ce qu'on nous a réclamé a été fait et la troïka (UE-BCE-FMI) l'a approuvé", a indiqué samedi le porte-parole du gouvernement Pantélis Kapsis, à la télé privée Mega.
Il a toutefois reconnu que "la discussion serait très difficile car il y a plusieurs avis." "Dernier round pour l'accord", titrait dimanche le journal libéral grec Kathimérini, soulignant que "le but du gouvernement est de lancer l'offre pour les nouvelles obligations des banques créancières d'ici le 8 mars".