Vers un accord sur l'aide grecque, mais à quel prix ?

Par Robert Jules  |   |  401  mots
Le chef de file de l'Eurogroupe et Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, a averti lundi que l'enveloppe ne pourrait pas excéder les 130 milliards d'euros. Photo : Reuters
Si un accord européen sur le deuxième sauvetage à la Grèce semble acquis, son montant pourrait poser certains problèmes. La somme initiale de 130 milliards d'euros apparaît désormais insuffisante, et la part du FMI pourrait être moindre, ce qui va obliger les autres pays de la zone a augmenté leur contribution, ce qui devrait relancer les discussions.

Si le principe d'un accord sur la deuxième aide à la Grèce semblait acté avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi à Bruxelles, son montant restait plus problématique. Avant la réunion, le chef de file de l'Eurogroupe et Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, a averti que l'enveloppe ne pourrait pas excéder les 130 milliards d'euros, somme qui avait été fixée par les experts de la troika (Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)) qui suivent l'application des mesures en Grèce en contrepartie de la première aide de 110 milliards d'euros, dont il reste encore 35 milliards d'euros à verser.

Le FMI en retrait

Les 130 milliards d'euros de cette seconde aide sont sensés, avec un effacement d'une partie des créances détenues par les investisseurs privés, ramener le poids de la dette en 2020 à 120% du PIB. Or rien n'est moins sûr. D'une part, la dégradation de l'économie grecque ces derniers mois entraîne la nécessité de revoir à la hausse cette aide pour maintenir l'objectif de 2020. Selon les calculs du Financial Times, il faudrait désormais 170 milliards d'euros. D'autre part, le FMI, selon le Wall Street Journal,  n'en fournirait que 13 milliards, soit 10% de la somme totale alors que l'institution dirigée par Christine Lagarde avait fourni un tiers de la première aide. En toute logique, et dans les deux cas, les pays européens devraient donc puiser dans leurs poches pour aider la Grèce.

Surveillance

Or, il n'est pas du tout évident que les principaux pays contributeurs, l'Allemagne au premier chef, acceptent sans nouvelles conditions de payer davantage pour Athènes. Ainsi, le ministre néerlandais des Finances, Jan Kees de Jager, évoquait avant la réunion la nécessité de mettre en place une surveillance « permanente » de la république hellénique afin de mieux contrôler l'application des mesures d'austérité et l'utilisation de l'aide. « je suis en faveur d'une troïka permanente à Athènes. Quant on voit les dérapages, cela est probablement nécessaire », a-t-il affirmé. D'autres options sont également à l'étude, comme la baisse des taux d'intérêts sur les prêts consentis à la Grèce dans le cadre de son premier plan de sauvetage conjuguée avec une implication accrue de la Banque centrale européenne (BCE) et des banques centrales nationales.