La Commission européenne veut agir pour la croissance

Par Par Richard Werly Bruxelles (Le Temps)  |   |  564  mots
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L'UE mise sur le marché unique pour se relancer La Commission européenne veut forcer les Etats membres à accélérer la libéralisation et la mobilité.

L'avenir économique de l'UE ne se limite pas au sauvetage financier de la Grèce et des pays vulnérables de la zone euro : tel est le message que la Commission européenne est priée d'entendre d'urgence tandis que la croissance fléchit et que les écarts se creusent entre les pays.

Alors que les risques d'une stagnation durable dans la zone euro alimentent les inquiétudes, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a accusé réception lundi de la lettre signée la semaine dernière par douze chefs d'Etat ou de gouvernement, emmenés par le Britannique David Cameron, l'Italien Mario Monti et le Polonais Donald Tusk, en faveur d'une relance volontariste du marché unique. «Notre marché, né il y a vingt ans, peut fournir bien plus de résultats en terme de croissance», a reconnu hier José Manuel Barroso, invité par le «Lisbon Council», un think tank bruxellois. Le commissaire chargé du dossier, Michel Barnier, a renchéri le même jour, lors de sa présentation du «bilan annuel de gouvernance du marché unique». «Nos 500 millions de consommateurs, notre main-d'?uvre hautement qualifiée, nos capacités d'innovation et de recherche sont nos meilleurs arguments économiques pour surmonter cette crise. Il est urgent d'agir», a-t-il expliqué.

Des mesures trop lentes

La lettre des douze dirigeants européens illustre le désarroi ambiant devant le risque d'affaissement économique de la zone euro. Problème: le prochain sommet européen, les 1er et 2 mars à Bruxelles, risque à nouveau d'être pris en otage par la crise grecque et la signature du futur «pacte de stabilité» voulu par l'Allemagne. Michel Barnier a rappelé que dix propositions législatives - destinées à favoriser l'accès au financement des PME, à améliorer la «portabilité» de la protection sociale d'un pays à l'autre, à réduire la charge administrative pour les entrepreneurs - ont été faites par la Commission en 2011 pour fluidifier le marché unique européen entravé par des législations nationales corporatistes et par la trop grande tolérance de Bruxelles envers l'application à géométrie variable des directives communautaires. Elles attendent toutefois maintenant l'accord du Conseil (les pays membres) et de l'Europarlement.

«Nous avons besoin de ces avancées autant que des réformes structurelles», a lancé lundi à Bruxelles le ministre italien des Affaires européennes, Enzo Moavero Milanesi. Son chef du gouvernement, Mario Monti, est l'un des défenseurs les plus zélés du grand marché, sur le potentiel duquel il a rédigé en 2010 un rapport très complet. Mario Monti a promis d'exiger un débat sur le sujet avec ses pairs, lors du sommet.

Le Royaume-Uni, qui s'est dissocié dès le départ du pacte de stabilité, est l'autre leader de cette offensive et met pour sa part en avant la libéralisation des services financiers. «Il est temps que les mesures et les réglementations qui entravent la croissance soient jetées à la poubelle», a renchéri David Lidington, son ministre chargé de l'UE. José Manuel Barroso a, de son côté annoncé que les Vingt-Sept devraient, lors du sommet, approuver enfin l'émission d'«euro-obligations» spécifiques, destinées à financer des projets d'infrastructures dans les transports, l'énergie et la communication pour un montant de 50 milliards d'euros entre 2013 et 2020.

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