L'Eurogroupe réfléchit à Bruxelles aux moyens de prévenir une nouvelle crise

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  440  mots
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Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent lundi à Bruxelles pour valider définitivement le deuxième plan d'aide à la Grèce et discuter du renforcement des mécanismes de solidarité mis en place pour éviter une répétition de la crise de la dette.

Cette réunion de l'Eurogroupe se déroulera dans un climat apaisé, grâce à l'accord donné vendredi par les créanciers privés de la Grèce à la plus grosse opération de réduction de dette de l'histoire. Ce feu vert fait que "les conditions sont réunies" pour que les pays de la zone euro mettent en place le financement "du second plan d'ajustement grec", d'un total de 130 milliards d'euros, s'est félicité vendredi le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Junker.

Au delà du cas grec, les ministres pourraient évoquer les difficultés budgétaires, bien moins graves mais jugées toutefois préoccupantes, de plusieurs autres pays, dont l'Espagne. Son Premier ministre, Mariano Rajoy, avait pris début mars ses partenaires par surprise en annonçant que le déficit public serait de 5,8% du PIB en 2012, soit bien supérieur aux 4,4% initialement promis. "La Commission européenne veut connaître les raisons de ce dérapage budgétaire. Cela devrait donc être discuté par l'Eurogroupe même si la question ne figure pas au menu officiel de la réunion", a indiqué une source diplomatique. "Cette situation n'est pas uniquement celle de l'Espagne", a-t-elle ajouté, en citant le cas de la Hongrie et des Pays-Bas, dont le déficit devrait s'élever à 4,5% du PIB en 2013, dépassant la limite européenne des 3%, selon les prévisions officielles de La Haye.

Renforcer le pare-feu

Ces dérapages ont été annoncés alors que 25 pays de l'UE viennent de s'engager sur un nouveau pacte de discipline budgétaire renforcée qui les contraint au respect de "règles d'or" sur l'équilibre des comptes publics. L'autre volet de la réponse à la crise, les mécanismes de solidarité, devrait également être abordé par les ministres des Finances. "Nous allons certainement discuter" de la question du relèvement des ressources du pare-feu financier, de 500 à 750 milliards d'euros, a indiqué une source gouvernementale européenne. "Mais il n'est pas sûr que l'on puisse décider", a-t-elle prévenu.

Les Allemands restent en effet "assez réticents" pour un relèvement du MES, le Mécanisme permanent d'aide aux pays en difficulté, qui doit commencer à fonctionner en juillet. L'une des solutions envisagées est de laisser fonctionner le Fonds de secours temporaire actuel, le FESF, doté encore de quelque 250 milliards d'euros, et le MES en parallèle afin de porter l'enveloppe globale à 750 milliards au moins temporairement, selon cette source.

Le FMI, qui tient sa réunion de printemps à la mi-avril, attend un geste de la zone euro sur ce front pour pouvoir augmenter ses propres ressources afin de pouvoir aider davantage l'Europe.