Les banques contre "un excès d'austérité"

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  379  mots
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L'Institute of International Finance (IIF), qui a représenté les créanciers privés avec laquelle la Grèce a négocié un effacement de dette de plus de 100 milliards d'euros, met en garde contre "un excès d'austérité". L'organisation bancaire internationale, pour qui les mesures d'austérité doivent être adaptées à chaque pays et couplées à des mesures pérennes, plaide par ailleurs pour une "expansion importante" des ressources du Mécanisme européen de stabilité.

Trop d'austérité tue l'austérité. Alors que les gouvernements européens présentent les uns après les autres des budgets qui prévoient coupes budgétaires et hausse des recettes pour rassurer les investisseurs, les banques, elles, s'inquiètent d'un excès d'austérité. L'organisation bancaire internationale IIF (Institute of International Finance) a plaidé ce lundi pour moins d'austérité budgétaire et plus de ressources communes afin de sortir de la crise économique en zone euro. "L'accent mis jusqu'ici sur l'austérité budgétaire, bien que dans une certaine mesure nécessaire pour les pays en difficulté pour se financer sur les marchés, est excessive quand elle est généralisée", écrit l'Institut de la finance internationale dans sa lettre semestrielle de recommandations aux Etats membres du Fonds monétaire international. Cette austérité "a déjà contribué à une forte contraction de la demande intérieure dans la zone euro dans son ensemble", a déploré l'IIF.

Selon l'organisation, "il importe d'aller au-delà de la seule discipline budgétaire" et "de s'engager dans un rééquilibrage budgétaire plus progressif et différencié entre pays affaiblis, pays à excédent comme l'Allemagne et autres pays disposant d'une marge de manoeuvre, de façon à éviter le risque d'un excès d'austérité".

Pare-feu insuffisant

L'IIF est l'organisation qui a représenté les créanciers privés avec laquelle la Grèce a négocié jusqu'en février l'effacement de plus de 100 milliards d'euros de sa dette. Elle a estimé insuffisantes les ressources mises en commun par la zone euro pour parer à une nouvelle crise chez un ou plusieurs de ses Etats membres.

"Nous croyons qu'une expansion importante des ressources du Mécanisme européen de stabilité est nécessaire, en particulier au vu de l'engagement actuel de la zone euro de continuer à soutenir les membres dans le cadre de programmes d'assistance financière jusqu'à ce qu'ils retrouvent un accès au marché", a écrit l'IIF. Ce Mécanisme et le Fonds européen de stabilité financière sont dotés de 800 milliards d'euros, dont 300 milliards ont déjà été engagés.

 

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