L'Italie s'inquiète du terrorisme anti-austérité

Par Romaric Godin  |   |  391  mots
Un policier devant la perception attaquée à Rome le 9 décembre 2011. Copyright AFP
Après la revendication d'un attentat par des anarchistes et des violences contre les perceptions, le ministère de l'Intérieur romain note un "risque d'escalade".

 L?austérité pourrait-elle faire replonger l?Italie dans les « années de plomb » des années 1970 ? En tout cas, le ministère de l?Intérieur a ce samedi prévenu qu?il existait un « risque d?escalade » après la revendication par un groupe anarchiste, la fédération anarchiste informelle ? cellule Olga, d?un attentat contre Roberto Adinolfi, un dirigeant d?Ansaldo, une entreprise spécialisée dans le nucléaire, le 6 mai dernier.

Sept autres actions promises

Alors qu?il se rendait à son domicile près de Gênes, le dirigeant a été touché par une balle à la jambe droite. Le texte du groupe anarchiste revendique l?action contre « un de ces nombreux sorciers de l?atome à l?âme pure et à la conscience propre ». Il annonce un projet de sept autres attentats. L?action a été « dédiée » à Olga Ikonomidou, une anarchiste détenue en Grèce avec huit autres militants. Chaque action devrait donc viser à « venger » ces détenus.
Tandis que le procureur de Gênes n?a pas exclu d?autres actions, la ministre de l?Intérieur Anna Cancellieri a prévenu que la situation exigeait « beaucoup d?attention et de vigilance ». Il est vrai que la mémoire des années de plomb, qui coûta la vie à des plusieurs centaines de personnes, reste vive de l?autre côté des Alpes.

Attaques de perceptions

Des signes inquiétants se multiplient du reste. Ce samedi, un cocktail Molotov a été lancé contre une perception à Livourne, sur la côte toscane. L?engin n?a pas explosé et seule la porte du bâtiment a été endommagée. Mais la colère contre Equitalia, l?agence de perception des impôts est désormais de plus en plus violente. Vendredi, à Rome, une lettre piégée a été reçue par une perception, là aussi sans exploser. Le 9 décembre, une lettre avait explosé dans une autre agence d'Equitalia. Egalement vendredi à Naples, la foule a spontanément manifesté devant une perception en tentant de s?emparer du bâtiment. La police est intervenue et il y a eu des heurts. Comme en Grèce donc, la résistance à l?austérité commence en Italie à devenir violente alors que la pression des services fiscaux s?intensifie. Reste à savoir si cette violence restera limitée.