Les industriels italiens ont le moral dans les chaussettes

L'indice de confiance des entreprises du secteur manufacturier a baissé en avril en Italie s'inscrivant à son plus bas niveau depuis octobre 2009.
Elsa Fornero, ministre du Travail et Mario Monti, Premier Ministre italien, lors dune conférence de presse pour présenter les mesures de la réforme du marché du travail - Copyright AFP

Les entreprenneurs italiens vivent mal la politique de rigueur du gouvernement de Mario Monti. L'indice de confiance des entreprises du secteur manufacturier a baissé en avril en Italie après le très léger rebond enregistré en mars, s'incrivant à son plus bas niveau depuis octobre 2009, a annoncé jeudi l'Istat. L'indice a reculé à 89,5 points contre 91,1 points en mars et 91 points en février, a indiqué l'institut de statistiques dans un communiqué.

"Cris d'alarme"

L'Istat a révisé en baisse le chiffre de mars par rapport à sa précédente estimation de 92,1 points. Cette baisse de la confiance des entreprises est inattendue car les économistes misaient pour avril sur un indice se stabilisant à 92,1 points, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires. D'après l'enquête de l'Istat, les "attentes de production" des chefs d'entreprises interrogés "empirent" tandis que leurs "jugements sur les commandes et les stocks restent inchangés".

Dans le détail, l'indice a reculé à 87,1 points contre 89,1 points en mars dans le secteur des biens d'investissement, à 93,3 points contre 94 points dans les biens de consommation et à 87,7 points contre 89,5 points dans les biens intermédiaires.

En février dernier, le centre d'études d'un syndicat de petits entrepreneurs et d'artisans avait prévenu que la crise économique qui frappe l'Italie avait déjà entraîné 23 suicides d'entrepreneurs depuis le début de l'année. "Ces suicides sont un véritable cris d'alarme lancé par ceux qui n'en peuvent plus. Les taxes, les impôts, la bureaucratie, l'absence de crédits, les retards dans les paiements ont créé un climat hostile qui pénalise les entrepreneurs", avait alors déclaré le représentant de ce syndicat.

Contraction attendue du PIB de 1,2% cette année

Plombée par la crise de la dette et des plans d'austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, l'Italie est entrée fin 2011 en récession, son PIB ayant reculé de 0,7% au quatrième trimestre après un recul de 0,2% au troisième. Le gouvernement italien, qui a révisé en baisse sa prévision la semaine dernière, table désormais sur une contraction du PIB de 1,2% cette année contre -0,4% auparavant. En conséquence, Rome a repoussé à 2014 le retour à l'équilibre budgétaire prévu initialement pour l'année prochaine.

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