La récession s'aggrave en Grèce

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  484  mots
Copyright Reuters
Le produit intérieur brut grec devrait reculer de 6,5% sur un an au premier trimestre contre les 6,2% prévus lors d'une première estimation. La Banque de Grèce prévoit désormais une chute annuelle de 4,5%, soit une cinquième année de récession.

En Grèce, la récession est encore plus grave que prévu. Le produit intérieur brut (PIB) du pays recule de 6,5% au premier trimestre par rapport à la même période l'an dernier, selon des données officielles publiées ce vendredi. Une première estimation évaluait ce recul à 6,2%. Désormais, la Banque de Grèce prévoit une chute annuelle de 4,5%, après un recul de 6,9% en 2011. Ce sera la cinquième année consécutive de récession. Et l'horizon ne devrait pas s'éclaircir avant 2014, date pour laquelle la Commission européenne prévoit un retour à la croissance.

La crainte de l'asphyxie

Avec une récession aggravée, il sera plus difficile encore pour la Grèce de réduire sa dette publique. Athènes est soumise au plan de rigueur imposé par ses créanciers, l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un prêt totalisant 240 milliards d'euros. Ce programme, qui doit s'accompagner de réformes structurelles, est vivement critiqué par une partie de la classe politique actuellement en campagne pour les élections législatives du 17 juin et qui craint l'asphyxie. Le parti Syriza, qui appartient à la gauche radicale, mène ainsi le front anti-austérité. Son chef de file, Alexis Tsipras a prévenu: en cas de victoire, il remettrait en cause le "mémorandum" sur la rigueur imposé par les bailleurs de fonds du pays.

Le 1er contrôleur fiscal grec met en garde contre l'évasion fiscale

Parmi eux, le FMI a déjà évoqué une possible sortie de la Grèce de la zone euro, si Athènes ne respecte pas ses engagements. Par ailleurs, la directrice de l'institution, Christine Lagarde, avait créé la polémique en insinuant que les Grecs étaient peu empressés à payer leurs impôts. "Les Grecs devraient commencer par s'entraider collectivement", et ce, en "payant tous leurs impôts", avait-elle affirmé au quotidien britannique The Guardian. Une position partagée par le premier contrôleur fiscal grec. Dans une interview publiée dans le quotidien allemand Die Welt ce vendredi, Nikos Lekkas affirme que "l'évasion fiscale en Grèce atteint 12% à 15% du Produit intérieur brut (PIB)".

Selon lui, "ce sont 40 à 45 milliards d'euros par an" en moins dans les caisses de l'Etat. "Si nous pouvions en récupérer ne serait-ce que la moitié, le problème de la Grèce serait résolu", a-t-il indiqué. "Nous avons les lois nécessaires depuis 1996, elles n'ont juste jamais été appliquées", a-t-il expliqué, tout en nuançant son propos : "nos politiques ont commencé à le comprendre".Le directeur des contrôleurs fiscaux grecs prévient: "Si la corruption systématique qui a cours dans toute la société" ne cesse pas, et en particuliers si les élites continuent de rester impunies tandis que le reste de la population est pressuré "il y aura une explosion sociale".