Sortie de la Grèce de la zone euro : des scénarios pour contrôler les flux de capitaux

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  424  mots
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Des "scénarios" ont été étudiés afin de contrôler les mouvements de capitaux et les retraits d'argent en cas de sortie de la Grèce de la zone euro, affirme un porte-parole de la Commission européenne. La Commission elle-même ne serait pas concernée.

Des "scénarios" existent sur la possibilité de contrôler les mouvements de capitaux et les retraits d'argent en cas de sortie de la Grèce de l'euro, a déclaré ce mardi Olivier Bailly, un porte-parole de la Commission européenne. Mais "s'il y a des gens dans les Etats membres ou ailleurs qui examinent des risques, des possibilités ou des scénarios qui pourraient découler d'une situation politique donnée, c'est leur responsabilité", a précisé le porte-parole, ajoutant que "la Commission n'est pas scénariste de films catastrophe".

Possibilité des États membres de restreindre la libre circulation des capitaux

Olivier bailly a par ailleurs a expliqué que "quand il s'agit de libres mouvements, qu'il s'agisse de capitaux ou autres, il y a la possibilité, pour des raisons d'ordre public et de sécurité publique, pour les Etats-membres de rétablir certaines formes de restriction", citant l'article 65 du traité européen sur la libre circulation des capitaux.

Le porte-parole était interrogé sur des informations de presse selon lesquelles les pays de la zone euro prépareraient des mesures en ce sens, notamment la limitation des retraits d'argent liquide aux distributeurs automatiques en raison de la craintes de voir la Grèce sortir de la zone euro si le parti d'extrême gauche Syriza remporte les élections législatives dimanche.

Récession et risque de sortie de la zone euro

L'agence de notation Standard & Poor's avait notamment estimé la semaine dernière à un sur trois le risque que la Grèce sorte de l'euro en cas de victoire des partis opposés à l'austérité lors des élections du 17 juin. Olivier Bailly a, en outre, rappelé la position affirmée lors du dernier sommet européen le 23 mai par le président de la Commission, José Manuel Barroso: "il y a un processus démocratique en cours en Grèce et, bien sûr, nous devons (le) respecter".

En Grèce, la récession est encore plus grave que prévu. Le produit intérieur brut (PIB) du pays recule de 6,5% au premier trimestre par rapport à la même période l'an dernier, selon des données officielles publiées ce vendredi. Une première estimation évaluait ce recul à 6,2%. Désormais, la Banque de Grèce prévoit une chute annuelle de 4,5%, après un recul de 6,9% en 2011. Ce sera la cinquième année consécutive de récession. Et l'horizon ne devrait pas s'éclaircir avant 2014, date pour laquelle la Commission européenne prévoit un retour à la croissance.