Grèce : pluie de mauvaises nouvelles à cinq jours du scrutin

Par latribune.fr (source agences)  |   |  525  mots
Copyright Reuters
A quelques jours des élections législatives, les retraits d'argents atteindraient 500 à 800 millions d'euros par jour. Par ailleurs, le gouvernement n'aurait plus que 2 milliards d'euros dans les caisses pour payer les salaires de la fonction publique et des retraites. De quoi tenir jusqu'au 20 juillet.

Rien ne va plus en Grèce. Alors que le gouvernement tente tant bien que mal de rassurer sur la situation économique du pays, à quelques jours d'élections cruciales, les chiffres parlent d'eux-mêmes.

De 500 à 800 millions d'euros retirés chaque jour

D'une part, les retraits d'argents se sont accélérés, de nombreux Grecs craignant une sortie de leur pays de la zone euro - estimée à une chance sur trois par l'agence S&P -  suite aux résultats des élections législatives qui se tiennent dimanche. Les banques grecques ont enregistré une forte hausse des sorties d'argent à l'approche des élections législatives de dimanche. Ces derniers jours, les retraits cumulés des principales banques grecques auraient atteint 500 à 800 millions d'euros par jour, le rythme s'accélérant à l'approche du vote, en particulier mardi, selon deux banquiers interrogés par Reuters. Les sorties d'argent dans les petites et moyennes banques ont oscillé de leur côté entre 10 et 30 millions d'euros, ont-ils ajouté. "Cela inclut les retraits de liquidités, les transferts bancaires et les investissements dans les fonds du marché monétaire comme les Bunds allemands, les emprunts du Trésor américain et les obligations de la BEI" (Banque européenne d'investissement), a précisé un banquier sous couvert de l'anonymat.

Salaires du public et pensions de retraites assurés jusqu'au 20 juillet

D'autre part, le quotidien grec Kathimerini affirme ce mercredi que seuls 2 milliards d'euros seraient encore disponibles pour assurer le paiement des retraites et des salaires de la fonction publique, soit des pensions versées jusqu'au 20 juillet. Cette information n'avait pas été démentie par le ministère grec des Finances ce mecredi après-midi. Outre Kathimerini, plusieurs médias grecs ont relayé cette information qui aurait fuité à l'issue d'une réunion mardi soir entre le ministre des Finances intérimaire Georges Zannias et le chef de lu parti de gauche radicale Syriza, Alexis Tsipras. Le ministère des Finances avait indiqué mardi dans un communiqué que les recettes publiques s'étaient élevées à 666 millions d'euros sur les cinq premiers mois de 2012, en deça de l'objectif prévu.

Rénégociation du mémorandum après le scrutin ?

Une victoire éventuelle d'Alexis Tsipras, 37 ans, dont le parti anti-austérité est au coude-à-coude avec la droite Nouvelle Démocratie pour le scrutin du 17 juin, inquiète certains milieux européens. Plusieurs dirigeants des pays membres de la zone euro menacent la Grèce d'une sortie de l'euro si le pays n'applique pas le plan de rigueur imposé depuis deux ans en échange des prêts. Mais, selon le Financial Times Deutschland, Bruxelles pourrait accepter de renégocier le mémorandum avec le prochain gouvernement grec. Un signal envoyé aux électeurs grecs pour qu'ils soutiennent le Pasok et la Nouvelle Démocratie, deux partis qui se sont déclarés favorable au plan d'austérité. L'Europe devra donc attendre jusqu'en début de semaine prochaine pour y voir plus clair. D'ici là, la catastrophisme devrait contineur de faire face aux efforts du gouvernement de transition pour rassurer investisseurs et chefs d'États pour tenter de gagner la bataille de l'opinion publique.