Les taux d'emprunt espagnols flambent

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  364  mots
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Les taux d'emprunt espagnols à 12 et 18 mois s'envolent ce mardi dans le cadre d'une émission de 3 milliards d'euros. Si cette tendance haussière se poursuit, Madrid pourrait, dans le pire scénario, être contrainte de demander une nouvelle aide internationale, à l'instar de la Grèce ou du Portugal.

L'Espagne emprunte au prix fort. Lors de l'émission de 3 milliards d'euros en bons du Trésor ce mardi, des taux inégalés depuis la création de la monnaie unique ont été atteints pour les emprunts à un an. Pour ceux à 18 mois, le rendement s'établit à un plus haut depuis novembre. Le Trésor espagnol a en effet adjugé 2,40 milliards d'euros de bons à 12 mois avec un rendement moyen de 5,074%, contre 2,985% lors d'une précédente opération de même maturité le mois dernier.

Madrid a également placé 640 millions d'euros de bons à 18 mois à un rendement moyen de 5,107%, contre 3,302% précédemment. En revanche, la demande s'est améliorée, avec taux de couverture à 2,2, contre 1,8 précédemment, pour l'opération 12 mois et à 4,4 contre 3,2 pour l'opération à 18 mois. La veille, le taux des obligations à 10 ans a dépassé le seuil des 7%, une première depuis la création de la zone euro, tandis que l'écart (ou "spread") avec l'Allemagne atteignait le niveau record de 5,89 points de pourcentage.

Madrid, bientôt à la même enseigne que la Grèce, l'Irlande ou le Portugal?

Cette adjudication intervient alors que le plan de 100 milliards d'euros d'aide accordée par les ministres des Finances de la zone euro au secteur bancaire espagnol doit être précisé. L'incertitude est d'autant plus grande que le pays connaît est retourné en situation de récession au premier trimestre, et que l'économie ne devrait pas se redresser avant l'année prochaine.

Si ses difficultés pour se financer sur les marchés persistent, Madrid, pourrait, comme la Athènes, Dublin et Lisbonne avant elle, être contrainte de demander une aide internationale. Grèce, Irlande et Portugal ont bénéficié d'un soutien financier après que leurs propres taux ont dépassé les 8%. Mais une intervention de la BCE, qui pourrait réactiver son programme de rachat de dette publique serait de nature à calmer le jeu et rassurer les investisseurs. Ce fut le cas par exemple pour l'Italie, fin 2011, quand ses taux d'emprunts avaient dépassé les 7%. Jeudi, une nouvelle adjudication sera suivie de près en Espagne où doivent être émis des titres à deux, trois et cinq ans.