L'Europe deviendra la cible des spéculateurs si aucun accord n'est trouvé, avertit Monti

Par latribune.fr  |   |  419  mots
Le Premier ministre italien Mario Monti et la chancelière allemande Angela Merkel - Copyright Reuters
Si l'Europe ne trouve pas d'accord lors du prochain sommet des 28 et 29 juin à Bruxelles, celle-ci deviendra la cible des spéculateurs, a averti Mario Monti dans les colonnes de divers journaux européens. Une déclaration qui intervient alors que le Premier ministre italien reçoit, ce vendredi Angela Merkel, François Hollande et Mariano Rajoy.

Pour Mario Monti, l'heure est grave. Le Premier ministre italien qui reçoit ce vendredi à Rome Fraçois Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy considère que si l'Europe ne trouve pas un accord au prochain sommet des 28 et 29 juin à Bruxelles, celle-ci sera livrée aux spéculateurs, explique-t-il dans un entretien à la presse publié ce vendredi.  "Il y aurait des attaques spéculatives de plus en plus fortes sur certains pays, et un harcèlement des pays les plus faibles", a-t-il déclaré dans les colonnes du Guardian. "Ces attaques toucheraient non seulement ceux qui n'auraient pas respecté les règles fixées par l'UE, mais aussi des pays tels que l'Italie", a-t-il ajouté. 

Désaccord sur la question de l'intégration européenne

Mais la bataille ne se jouerait pas seulement sur le marchés, selon le chef d'État italien qui s'attend à une révolte populaire : si aucun plan crédible ne devait en émerger, "la frustration populaire vis-à-vis de l'Europe s'amplifierait", a-t-il averti. Pour Mario Monti, la solution passe pas "davantage d'intégration". Une position qui tranche avec celle du parlement italien, réticent à approfondir l'intégration européenne pour répondre à la crise.

L'Espagne dans la tourmente

Jeudi la zone euro a exhorté l'Espagne à formaliser sans tarder une demande d'aide pour ses banques, et décidé l'envoi d'une mission en Grèce après la formation d'un nouveau gouvernement, montrant sa détermination à agir vite pour sortir de la crise. Le ministre français des Finances, Pierre Moscovici a rapporté que Madrid sollicitera officiellement une aide de la zone euro ce vendredi au lendemain de la publication d'un audit sur son secteur bancaire. Selon ce rapport, les banques espagnoles auront besoin d'un maximum de 62 milliards d'euros, un chiffre inférieur aux attentes des marchés et à l'enveloppe de 100 milliards proposée par la zone euro.

Préparer le sommet européen

Le président français, la chancelière allemande et le chef du gouvernement espagnol retrouveront l'ex-commissaire européen à la Villa Madama, sur les hauteurs de la capitale italienne, à 14h, heure française. Une conférence de presse commune est prévue deux heures plus tard. L'objectif de ce mini-sommet est de préparer le sommet européen des 28 et 29 juin, présenté une nouvelle fois comme un rendez-vous crucial pour tenter de mettre fin à la crise de la dette qui menace l'Espagne, qui a pourtant déjà accepté un plan d'aide pour ses banques, et l'Italie, dont les taux d'emprunt bondissent.