L'Espagne s'enfonce un peu plus dans la récession

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  370  mots
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Le produit intérieur brut espagnol a reculé de 0,4% au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents où il avait baissé de 0,3%, indique ce lundi l'Institut national de la statistique ce lundi.

La récession s'aggrave en Espagne. De 0,3% au premier trimestre, le recul du produit intérieur brut atteint 0,4%, selon les statistiques officielles publiées ce lundi par l'Institut national de la statistique (INE). En cause notamment: "une baisse de la demande sur le marché intérieur, compensée partiellement par une contribution positive de la demande extérieure", explique l'INE dans un communiqué. Le secteur de la construction, l'un des piliers de l'économie du pays souffre depuis 2008, et le nombre de personne sans emploi ne cesse d'augmenter. Le taux de chômage atteint désormais 24,63% de la population active. Et plus de un jeune sur deux est au chômage. Par ailleurs, le rythme de l'inflation espagnole est reparti à la hausse en juillet, à 2,2% sur un an, après 1,8% en juin, selon des chiffres de l'INE publiés ce lundi.

Pas de croissance avant 2014

La situation ne semble pas prête de s'améliorer dans l'immédiat. Le gouvernement prévoit désormais un recul de l'économie espagnole de 1,5% sur l'ensemble de l'année, puis de 0,5% en 2013, avant un retour à la croissance en 2014. De son côté, le Fonds monétaire international se montre encore plus pessimiste. L'institution prévoit désormais un recul du PIB de 1,7% en 2012 puis de 1,2% en 2013, contre -1,5% et -0,6% attendus auparavant, en tenant compte du nouveau plan d'économie de 65 milliards d'euros d'ici à la fin 2014.

Des chiffres peu encourageants que corroborent des prévisions de la Banque d'Espagne publiées la semaine dernière. Ils avaient notamment contribué à alarmer les marchés qui avaient brusquement chuté. Le taux d'emprunt espagnol à 10 ans s'était quant à lui envolé, signe de la méfiance des investisseurs dans la capacité de Madrid à soutenir sa dette. Dans ce contexte, a surgi l'idée d'un plan de secours global qui viendrait s'ajouter aux 100 milliards prêtés par la zone euro pour sauver le secteur bancaire espagnol. Mais le gouvernement de Mariano Rajoy à écarté un tel appel à l'aide à deux reprises. Pour l'heure, une intervention de la BCE pour soutenir les opérations d'emprunt de l'Espagne mais aussi l'Italie semble se profiler. Une rencontre entre Mario Monti, le Premier ministre italien et son homologue espagnol doit d'ailleurs avoir lieu jeudi.