L'Italie s'enfonce dans la récession au deuxième trimestre

Par Marina Torre  |   |  437  mots
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Le produit intérieur brut italien a reculé de 0,7% au deuxième trimestre 2012.

Nouveau trimestre de contraction pour le PIB italien. Entre avril et juin, celui-ci s'est rétracté de 0,7% selon des chiffres de l'institut public de statistiques publiés ce mardi. Et si, au premier trimestre ce recul semblait plus prononcé (-0,8%), la situation s'aggrave par rapport à l'an dernier. Le PIB italien s'est en effet contracté de 2,5% au deuxième trimestre  par rapport à la même période l'an dernier, alors qu'entre janvier et mars, il se réduisait sur un an de 1,4%.

Prévisions pessimistes

 Le gouverneur de la Banque d'Italie, de son côté, table sur une contraction de 2 % du PIB cette année. La cellule d'analyse économique de Natixis, se montre quant à elle un peu plus pessimiste et prévoit une contraction de 2,1% cette année et 0,6% en 2013. "Nous supposons que la demande intérieure aura été le principal moteur de cette contraction alors que le commerce extérieur devrait avoir été neutre ou pourrait même avoir légèrement contribué de façon positive puisque les importations ont nettement diminué en même temps que la demande intérieure", expliquent-ils dans une note d'analyse.

Des perspectives qui risquent de rendre la tâche difficile au gouvernement de Mario Monti. "Nous nous attendons à ce que l'objectif de déficit public à 0,5% du PIB en 2013 ne soit pas atteint", préviennent ainsi les économistes de Natixis.

Chute de la production industrielle en juin

Un autre indicateur publié ce mardi rend compte de la mauvaise santé de la conjoncture dans la péninsule. La production industrielle, cruciale dans le pays, y a chuté de 1,4% en juin sur un mois, après un rebond de 0,8% en mai. Une baisse plus importante que prévu. Les économistes misaient en effet sur un repli de 1,2%, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires. Sur un an, en données corrigées des variations saisonnières, la production industrielle a chuté de 8,2%, alors que les analystes tablaient sur une baisse beaucoup moins importante de 7%.

Instabilité sur les marchés

Ces données sont publiées dans un contexte de forte instabilité sur les marchés européens. La promesse de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, d'agir pour "sauver l'euro", n'a pas encore été suivie des effets espérés par les investisseurs, notamment sur le marché de la dette. Après l'annonce, la semaine dernière du rachat de titre de dette à deux ans sur le marché secondaire, la tension sur leur taux pour l'Italie s'était apaisée. En revanche, ce n'était pas le cas pour les emprunts à 10 ans, qui sont resté au-dessus des 6%.