Le Premier ministre grec demande du temps pour réformer son pays

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  467  mots
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Avant sa tournée européenne cette semaine, Antonis Samaras a exprimé son voeu de voir accorder un délais supplémentaire à la Grèce pour qu'elle puisse réaliser ses réformes.

Le Premier ministre voudrait "un peu d'air". Le Premier ministre grec a exprimé sa volonté de demander des délais supplémentaires pour mettre en place ses réformes. "Tout ce que nous voulons, c'est un peu d'air pour respirer, pour remettre l'économie en route et accroître les revenus de l'Etat. Plus de temps ne signifie pas automatiquement plus d'argent", a-t-il expliqué dans un entretien au Bild à paraître ce mercredi

Rappelant les efforts déjà accomplis par la Grèce et la situation difficile à laquelle elle doit faire face, le chef du gouvernement grec affirme "tout faire pour maintenir à flot le pays pendant que nous mettons en place les réformes". "Que les choses soient claires: nous ne demandons pas d'argent supplémentaire, nous nous tenons à nos engagements et à remplir nos objectifs (...)mais nous devons relancer la croissance car cela permet de réduire les déficits", a-t-il souligné. Des conditions qu'il pourrait rappeler à François Hollande et Angela Merkel, ainsi que Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, qu'il doit rencontrer cette semaine.

Cinquième année de récession

La Grèce doit réaliser 11,5 milliards d'euros d'économies à travers des coupes budgétaires drastiques et des réformes structurelles. Selon le Financial Times, Antonis Samaras voudrait obtenir un sursis de deux ans, renvoyant à 2016 le retour à l'équilibre des comptes publics jusque-là prévu pour 2014. Or, le pays est enlisé dans la récession depuis cinq ans. Le recul de son PIB devrait atteindre 6,7% cette année.  L'Allemagne refuse pour l'instant toute renégociation du plan d'aide et s'est bornée à répéter ces dernières semaines qu'elle ne prendrait aucune décision avant la publication d'un rapport de la "Troïka" des créanciers internationaux (UE-FMI-BCE).Ce rapport attendu en septembre évaluera l'avancement des réformes mises en oeuvre par la Grèce dont dépend le versement d'une tranche d'aide supplémentaire de 31,5 milliards d'euros.

Antonis Samaras a par ailleurs évoqué le débat sur un éventuel "Grexit" de retour en Europe depuis plusieurs jours. "Si on laisse tomber la Grèce maintenant, l'incertitude pour les autres pays et leur vulnérabilité vont s'accroître", a-t-il prévenu. Pour lui, une sortie de la Grèce de la zone euro serait "une catastrophe". "Cela signifierait au moins cinq années de récession supplémentaire et de laisser augmenter le chômage de plus de 40%". Il s'agirait d'"un cauchemar pour la Grèce: un désastre économique, des troubles sociaux et une crise de la démocratie inédite". "Le niveau de vie grec au cours des trois dernières années a baissé de 35%. Un retour à la drachme signifierait immédiatement qu'il baisserait encore d'au moins 70%. Quelle société, quelle démocratie peut survivre à cela ?, a-t-il lancé.