Va-t-on bientôt pouvoir élire les dirigeants européens au suffrage direct ?

Par Romain Renier  |   |  402  mots
Guido Westerwelle, le ministre fédéral des Affaires étrangères milite pour l'élection directe des dirigeants européens, afin de relancer la confiance envers Bruxelles - Copyright Reuters
Guido Westerwelle, le ministre des Affaires étrangères allemand, et son homologue polonais, se sont prononcés pour l'élection directe des dirigeants européens. Les deux se sont exprimés à la sortie d'un groupe de travail sur l'avenir de l'UE auquel participe la France, et auquel Laurent Fabius, leur homologue français ne s'est pas rendu.

Pourra-t-on bientôt élire nos dirigeants européens ? Conscients que Bruxelles est victime d'un déficit d'image important dans l'opinion publique, Berlin et Varsovie ont en tous cas milité en faveur du projet. Et la question mérite d'être posée. Car ni Herman van Rompuy, président du Conseil européen, ni Jose Manuel Barroso, le président de la Commission, qui sont les principaux décisionnaires bruxellois, ne sont élus au suffrage universel direct.

"Ramener la confiance" grâce à plus de démocratie

Les représentants des gouvernements présents à Varsovie dans le cadre du groupe de travail sur l'avenir de l'Union européenne se sont montrés unanimes. "Nous avons réfléchi à la façon dont nous pouvons ramener la confiance dans l'Union européenne" a expliqué Guido Westerwelle, alors que le groupe de travail s'apprête à soumettre une série de recommandations en ce sens à Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso.

Redorer le blason sans trop d'efforts

Ce même José Manuel Barroso, qui la semaine dernière, lors de son "discours sur l'Etat de l'Union" aux accents fédéralistes, avait proposé que chaque Etat présente son candidat à la présidence de la Commission avant les législatives européennes de 2014. De quoi activer le débat paneuropéen et assoir la légitimité du super décisionnaire de Bruxelles. Aujourd'hui, en pratique, le président de la Commission est fait roi par les Etats membres et ensuite uniquement confirmé par le Parlement.

L'opinion publique est-elle prête ?

L'ennui, dans un contexte d'euroscepticisme exhacerbé par la crise, c'est qu'il n'est pas sûr que l'opinion publique y soit prête. Rien qu'en France, qui participe à ce groupe de travail mais auquel Laurent Fabius ne s'est pas rendu, 67% de l'opinion considère que l'Union européenne va plutôt dans la mauvaise direction depuis le traité de Maastricht de 1992, selon un sondage Ifop-Le Figaro du 17 septembre dernier. Quant aux Allemands, selon un sondage publié lundi 17 septembre par la Fondation allemande Bertelsmann, ils sont près de la moitié (49%) à considérer qu'ils iraient mieux sans l'Union européenne. Un message fort, alors que Sigmar Gabriel, seul "fédéraliste européen" parmi les trois candidats à la chancellerie au SPD lors des élections de l'an prochain, jetterait l'éponge.

--> Revivez, avec la vidéo ci-dessous, le discours sur l'Etat de l'Union de Jose-Manuel Barroso