Le FMI exhorte les dirigeants européens à agir pour la croissance

Par latribune.fr  |   |  437  mots
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Constatant une aggravation de la crise européenne, déclarée sujet de préoccupation majeur pour l'économie mondiale, le Fonds monétaire international presse les pouvoirs publics d'intervenir rapidement pour éviter que la récession ne s'aggrave dans la zone euro.

La crise européenne s'aggrave. Le Fonds monétaire international prévoit une récession pire que prévue dans la zone euro cette année. La chute du produit intérieur brut devrait atteindre 0,4% en 2012. Pour l'an prochain, une timide reprise est prévue avec une hausse de la croissance de 0,2%. Lors de sa précédente estimation, l'institution tablait sur une contraction de 0,3% cette année et une croissance de 0,7% en 2013.

Peu de pays échappent à la récession

Le ralentissement touche les membres de la zone euro de manière inégale. Dans le détail :

? l'Allemagne ne devrait pas dépasser les 1% en en 2012 et 2013 (0,9% de croissance prévue)

? Le PIB français progresserait de 0,1% cette année et 0,4% l'an prochain

? La récession frappe encore l'Italie avec un recul du PIB de 2,3% cette année et de 0,7% l'an prochain.

? En Espagne, la contraction de l'économie serait comme prévu de 1,5% en 2012, mais atteindrait encore 1,3% en 2013 alors que le FMI tablait jusque-là sur une chute de 0,6%. La chute atteindrait 3% puis 1% au Portugal.

? En Grèce, la chute du PIB serait de 6% cette année et 4% en 2013. L'année prochaine marquerait ainsi sa septième année de récession.

Accélérer l'intervention du MES

Et le FMI prévient : si, rien n'est fait, situation pourrait empirer.  En outre, "la crise dans la zone euro reste la menace la plus évidente pour les perspectives de l'économie mondiale", prévient le FMI. Aussi enjoint-il les dirigeants à créer les conditions d'un retour de la croissance. 

Concernant les initiatives des pouvoirs publics pour tenter de juguler la crise, le FMI encourage les dirigeants à aller plus loin. Le FMI prône la mise en place d'une "nouvelle architecture" qui doit "viser à déplacer les processus de surveillance, de traitement et de recapitalisation des banques au niveau de la zone euro". "Il est bon de constater que ces questions sont sérieusement examinées et que certains de ces mécanismes sont lentement établis", écris ainsi Olivier Blanchard, chef économiste au FMI, dans le texte de présentation du rapport. De fait, le Mécanisme européen de stabilité, nouveau pare-feu européen qui pourra recapitaliser directement des banques a été lancé lundi, avec plusieurs mois de retard. A cet égard, le Fonds se montre pressent est estime que le MES "doit intervenir dans les systèmes bancaires".

Le Fonds se dit plus particulièrement préoccupé par le sort de l'Espagne et de l'Italie. Il attend la mise en place de programmes visant à rétablir à la fois leur compétitivité, leur budget et leur croissance.