Il faudra 2 ans de plus à la Grèce pour se réformer

Par latribune.fr  |   |  382  mots
Christine lagarde, la directrice générale du FMI, a déclaré jeudi qu'il fallait donner plus de temps à l'Espagne et à la GrèceCopyright Reuters
Les experts des grands créanciers internationaux de la Grèce ont conclu après examen de ses comptes que le pays aurait besoin de deux années supplémentaires pour mener à bien ses réformes de structure.

Les experts internationaux sont formels : il faut accorder deux ans de plus à La Grèce. Les auditeurs de la troïka - FMI, Union Européenne et Banque Centrale Européenne - ont en effet " demandé la semaine dernière aux ministres des Finances de la zone euro de donner deux ans de plus à la Grèce", selon des informations publiées ce week-end par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Or, le report de certaines des réformes structurelles à 2016 coûterait environ 30 milliards d'euros aux créanciers de la Grèce, a affirmé le Spiegel, et supposerait soit un abandon de certaines créances, soit une aide additionnelle.

7,8 milliards d'euros de sacrifices pour les Grecs ou 9,2 milliards ?

La Grèce estime que ce délai de deux ans devrait lui permettre de mettre en oeuvre les coupes budgétaires et les réformes de structure sans étouffer l'économie déjà très mal en point. Le FMI est prêt à lui consentir ce répit, d'ailleurs la directrice générale,Christine Lagarde, a plaidé jeudi 10 octobre pour que la Grèce obtienne ce délai de 2 ans pour brider son déficit. Mais certains pays de la zone euro restent réticents à prêter davantage et  exigent encore plus d'efforts d'Athènes.

Les divergences entre les instances internationales portent aussi sur l'évaluation de la situation. Alors que la Grèce s'est engagée à réduire la dette nationale à 120% de son produit intérieur brut en 2020, la BCE et le FMI évaluent plutôt ce chiffre à 140% à la même date. La Commission européenne se révèle pourtant plus optimiste en tablant sur 128%, indique Der Spiegel.

Le gouvernement grec jugeait initialement suffisant un train de 7,8 milliards d'euros de sacrifices financiers qu'il impose au peuple grec en échange d'une tranche de crédit de 31,5 milliards qu'il attend depuis juin. Les négociations avec la troïka portaient ce week-end sur un montant de 9,2 milliards d'euros, selon une source du ministère grec des Finances. Le Premier ministre Antonis Samaras a en tout cas prévenu que son pays n'était pas en mesure de supporter davantage d'austérité et que si la prochaine tranche d'aide financière prévue n'arrivait pas, les coffres de la Grèce seraient vides en novembre.