La troïka aux créanciers publics de la Grèce : «prenez vos pertes ! »

Par latribune.fr  |   |  421  mots
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Les représentants du FMI, de l'UE et de la BCE réclament une nouvelle restructuration de la dette hellénique. Et cette fois, BCE, Etats et FMI devront encaisser des pertes. Le tout, en échange de réformes...

L?idée d?une nouvelle restructuration de la dette grecque continue à progresser. Selon l?édition de ce lundi de Der Spiegel, la troïka, composée de représentants de la Commission européenne, de la BCE et du FMI, serait parvenue à la conclusion qu?on ne pourra pas éviter une nouvelle coupe dans les créances helléniques. Et cette fois, la troïka demande, ne pas se contenter, comme en mars dernier, de mettre les créanciers privés à la peine, mais exige une contribution des créanciers publics.

136 milliards d?euros détenus par des créanciers publics

Selon le Spiegel, les représentants de la troïka ont présenté leurs conclusions jeudi dernier aux collaborateurs des ministres des Finances de la zone euro. Ce serait la première fois que la crise grecque coûterait effectivement de l?argent aux contribuables européens. En mai 2010, les pays de la zone euro avaient accordé 53 milliards d?euros à la Grèce sous la forme de crédits bilatéraux. Par la suite, 74 milliards d?euros ont été versés par le FESF (avec la garantie des Etats de la zone euro) à Athènes. Le FMI, lui, a déboursé 22 milliards d?euros pour Athènes. De son côté, selon le Spiegel, la BCE détiendrait par ailleurs 40 milliards d?euros de dette hellénique rachetée sur les marchés. En tout, 136 milliards d?euros de dettes grecques seraient entre des mains publiques.

Réformes obligatoires

La troïka entend ainsi adoucir le fardeau du remboursement de la dette pour le gouvernement grec. Mais il exige en retour de sévères concessions d?Athènes. A commencer par la réalisation des réformes encore en suspens: suppression de la protection de l?emploi pour les salariés, baisse du SMIC et dérégulation des métiers encore protégés. Par ailleurs, la troïka souhaiterait une relation directe entre les réformes et la politique fiscale. Si le gouvernement rechigne à mettre en ?uvre les recommandations de la troïka, les impôts augmenteraient alors automatiquement.

Refus allemand

De son côté, Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand, a prévenu dans une interview à la Deutschlandfunk que son gouvernement et le Bundestag, refuserait la solution proposée par la troïka. "C'est un peu irréaliste de parler de restructuration aujourd'hui", a indiqué le ministre qui, en revanche, préconise une surveillance plus étroite des finances helléniques.

(source : Der Spiegel)