La Grèce veut sanctionner les ministères trop dépensiers

Par latribune.fr  |   |  362  mots
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Athènes veut tenir sous contrôle étroit les dépenses des ministères, mais aussi des communes et des entreprises publiques, avec à la clé des sanctions automatiques. Un message envoyé à l'Eurogroupe avant la réunion cruciale de mardi.

En Grèce, les ministères, les entreprises publiques et les communes vont désormais être sous haute surveillance. C'est du moins ce que prévoit le gouvernement hellénique dans un projet de loi qui a été adoptée dimanche par le conseil des ministres.

«Sanctions automatiques»

Selon la nouvelle règle, chaque institution devra s'assurer tous les mois que ses dépenses sont en phase avec les objectifs fixés dans le plan de rigueur gouvernemental. Si des écarts sont constatés pendant deux trimestres consécutifs, des sanctions automatiques seront mises en place. Dans les ministères et les communes, un commissaire aura alors pour mission de rétablir le chemin vers l'austérité. Dans les entreprises publiques, les salaires des dirigeants pourront être réduits, voire suspendus.

Cette nouvelle mesure est une de celles que le ministre des Finances, Ioannis Stournaras, viendra présenter à ses homologues de la zone euro demain, mardi, lors d'une réunion qui devra décider de l'avenir du pays. En théorie, Athènes devrait obtenir le déblocage de la prochaine tranche d'aide, mais la question est plutôt de savoir ce qu'il faudra faire après 2014.

Une solution pour 2014?

Selon les calculs de la BCE, de la Commission et du FMI, il pourrait encore manquer 13,5 milliards d'euros à cette date au gouvernement grec pour faire face à ses obligations. Les Européens ont décidé de se concentrer d'abord sur ce problème et de repousser à plus tard la solution pour assurer un financement jusqu'en 2020.

Eurogroupe tendu

Les options ne sont pas légion: soit on boucle un nouveau plan d'aide avec un nouveau crédit à la Grèce, soit on accepte de transférer de l'argent sous forme de «don», soit enfin on coupe dans la dette en restructurant cette dernière avec, cette fois, une participation des créanciers publics. Les deux dernières options sont, pour le moment, rejetées par Berlin et ses proches alliés. La ministre autrichienne des Finances Maria Fekter a prévenu qu'Athènes ne pouvait s'attendre à aucune coupe dans sa dette, pas plus qu'à une aide additionnelle. La réunion de mardi s'annonce tendue...