A Strasbourg, le président irlandais se taille un vif succès en fustigeant la gestion de la crise

Par latribune.fr  |   |  330  mots
Le président irlandais de la République, Michael Higgins, le 17 avril 2013 au Parlement européen à Strasbourg. Copyright Reuters
Michael Higgins a été très applaudi à la fin de son discours au Parlement européen dans lequel il dénonçait la réponse technocratique et désincarné à la crise économique et sociale.

Les citoyens européens "ont le sentiment que ces décisions répondent à des calculs étrangers à leurs problèmes et sont prises uniquement en fonction de leur impact sur les marchés spéculatifs, a accusé le président de la République d'Irlande Michael Higgins. Elles ne montrent aucune empathie pour les épreuves qu'ils vivent". Son discours au Parlement européen à Strasbourg a été très applaudi, mercredi.

Une nouvelle politique économie

Son intervention "érudite", comme l'a qualifiée le président du Parlement, le socialiste allemand Martin Schulz, s'est voulue une mise en garde contre le désintérêt des citoyens pour l'Europe à un an des élections européennes. L'Irlande assume la présidence semestrielle des réunions ministérielles de l'UE jusqu'au 1er juillet.

Michael Higgins qui a préféré citer les noms d'Homère, Diderot ou Kant dans son discours plutôt que ceux des dirigeants européens actuels, a explicitement appelé les responsables des institutions chargés de gérer la crise à montrer "du coeur et de l'intelligence". Il a loué l'esprit de dissidence et insisté sur le besoin "d'une nouvelle politique économique" loin du "modèle hégémonique" en vigueur.

Les élections européennes dans un an

"La situation est urgente", a-t-il insisté ensuite au cours d'une conférence de presse avec Martin Schulz. "Les citoyens souffrent des conséquences des décisions prises par des instances non responsables", a averti le président poète qui fut à deux reprises ministre de la Culture de son pays.

"L'Europe a besoin d'une âme: cette mise en garde de Jacques Delors (ancien président de la Commission européenne) est toujours d'actualité", a-t-il insisté. "L'Union européenne tire sa légitimité du soutien apporté par ses citoyens", a-t-il rappelé. "Dans un an, les électeurs devront être confrontés à un véritable choix. Il faut aller au delà du simple choix entre des versions nuancées d'un même modèle unique", a-t-il averti.