Moscovici : "un dialogue exigeant avec l'Allemagne, oui, une confrontation ouverte, certainement pas"

Par latribune.fr  |   |  279  mots
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Le ministre de l'Economie tente lui aussi un recadrage des troupes au PS. Selon lui, Paris n'a aucun problème de dialogue avec l'Allemagne et n'a pas intérêt à la confrontation.

Au tour du ministre de l'Economie de monter au créneau. Pierre Moscovici a mis en garde contre un affrontement avec Berlin. Il a jugé l'idée d'une confrontation " fausse et totalement contre-productive", dans un entretien publié ce lundi sur le site du Monde. Le ministre socialiste s'exprime après que le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a justement dit souhaiter une confrontation avec l'Allemagne. Ce recadrage intervient également après la diffusion d'un projet de texte du PS particulièrement incisif à l'égard de Berlin.

"Laisser croire que nous serions à la remorque de l'Allemagne n'a pas de sens"

L'actuel occupant de Bercy nie les accusations de manque "d'exigeance" envers la chancelière. "Laisser croire que nous serions à la remorque de l'Allemagne n'a pas de sens. Il y a, entre Angela Merkel et François Hollande, des discussions serrées mais très directes", affirme-t-il. Il pointe en particulier des sujets tels que la croissance, la Grèce, Chypre, le budget européen. Et d'après Pierre Moscovici, la France serait arrivée à "faire avancer les choses (...) sur des positions compatibles avec celles de la France, voire proches d'elles".

"Nous avons gagné en crédibilité"

Par ailleurs, en réponse aux propos d'Alain Juppé, ancien Premier ministre, qui estime que la France est "totalement isolée" en Europe, Pierre Moscovici affirme au contraire qu'elle a montré l'exemple. "Nous avons gagné en crédibilité en faisant le choix du sérieux budgétaire qui, précisément, nous permet d'être écoutés quand nous plaidons pour une réorientation de la politique européenne en faveur de la croissance, tout en refusant l'austérité", déclare-t-il.