L'arrêt de la TV publique grecque entraîne une grève générale et une crise politique

Par latribune.fr  |   |  379  mots
Des manifestants rassemblés devant le siège de l'ERT à Athènes. La Grèce se prépare à vivre jeudi une nouvelle journée de grève générale pour protester contre la fermeture temporaire des trois chaînes de télévision et des radios du service public par le gouvernement du Premier ministre Antonis Samaras. Les deux principaux syndicats du pays prévoient un arrêt de travail dans le secteur privé et dans l'administration pendant 24 heures. /Photo prise le 12 juin 2013/REUTERS/John Kolesidis
La Grèce tournait au ralenti jeudi matin, après un appel à la grève générale lancé par les deux principaux syndicats grecs, du privé et du public, pour protester contre la fermeture autoritaire de la radiotélévision publique ERT mardi, qui a choqué l'opinion grecque et le reste de l'Europe.

Autobus à l'arrêt, métros fermés, administrations vides. La Grèce tournait au ralenti jeudi matin, après un appel à la grève générale pour protester contre la fermeture temporaire des trois chaînes de télévision et des radios publiques. Le mouvement a été lancé dans l'urgence, après l'émotion soulevée par ces fermetures mardi décidées par le gouvernement du Premier ministre conservateur Antonis Samaras, qui supprime d'un coup 2.700 emplois du secteur public.

Pas de bulletin d'information

Les journalistes de l'audiovisuel étant aussi en grève, aucun bulletin d'information n'était diffusé. Les quotidiens sont parus jeudi mais ne paraîtront pas vendredi en raison d'une grève des journalistes de la presse quotidienne. Un dizaine de vols de l'intérieur à l'aéroport international d'Athènes seront annulés et une cinquantaine ont été reprogrammées dans la journée en raison d'un arrêt de travail des aiguilleurs du ciel, selon une source aéroportuaire.

Des manifestations devant le siège de la ERT étaient prévues en fin de matinée.

"Une nouvelle station sera créée prochainement"

Antonis Samaras, dont le parti Nouvelle Démocratie est le seul de la coalition gouvernementale à soutenir cette fermeture a défendu la décision mercredi soir en qualifiant l'ERT de "foyer d'opacité et de gaspillage". "L'ERT des privilèges s'est écroulée (...) on ne ferme pas la télévision publique, une nouvelle station sera créée très prochainement", a-t-il assuré. "Nous protégeons l'intérêt public", "notre projet de loi (qui sera discuté au parlement) visant à la création d'une nouvelle télévision grecque" sera "la réforme la plus radicale et la plus démocratique jamais faite dans le pays", a-t-il déclaré.

Mais dans un pays où six ans de récession ont abouti à un taux de chômage à 27%, qui explose à 60% chez les moins de 24 ans, opposition et syndicats accusent le gouvernement d'avoir fomenté un "coup d'état" contre le peuple grec, avec cette fermeture autoritaire d'une société très chargée symboliquement. Dans toute l'Europe, plusieurs organisations professionnelles des médias ont aussi exprimé leur condamnation, tandis que l'embarras était perceptible du côté des autorités des pays européens partenaires.