Barroso traite la France de "réactionnaire" pour la défense de son "exception culturelle"

Par latribune.fr  |   |  346  mots
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Le président de la Commission européenne a violemment critiqué lundi dans un entretien à l'International Herald Tribune la volonté de la France d'exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis. Il a qualifié cette attitude de "réactionnaire", car elle s'oppose à la "mondialisation".

Le président de la Commission européenne ne mâche pas ses mots. Dans un entretien publié par l'International Herald Tribune, José Manuel Barroso a indiqué qu'il était favorable à la protection de la diversité culturelle mais sans mettre un cordon autour de l'Europe. "Certains [de ceux qui défendent l'exception culturelle] disent être de gauche mais ils sont en fait extrêmement réactionnaires", a-t-il insisté. Les défenseurs de l'exception culturelle " ne comprennent pas les bénéfices qu'apportent la globalisation [des échanges] y compris d'un point de vue culturel, pour élargir nos perspectives et avoir le sentiment d'appartenir à la même humanité", a-t-il poursuivi. Avant de conclure : "cela fait partie de ce programme anti-mondialisation que je considère comme totalement réactionnaire".

La France a remporté son combat pour exclure l'audiovisuel du mandat des négociations

Une incartade lancée après que les ministres européens en charge du Commerce extérieur ont donné vendredi soir leur feu vert à la Commission européenne pour qu'elle lance les négociations avec les Etats-Unis sur un nouvel accord de libre-échange. Mais pour parvenir à l'unanimité, ils ont accepté, comme l'exigeait la France, d'exclure complètement le secteur audiovisuel des discussions après treize longues heures de négociations ininterrompues.

Or, de son côté, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, qui conduira donc les négociations avec Washington au nom de l'Union européenne, souhaitait inclure l'audiovisuel dans son mandat, afin de ne donner aucun prétexte aux Américains pour qu'ils refusent toujours l'accès à certains marchés fermés aux entreprises européennes. Sachant que l'Europe reste pour le moment libre de définir sa politique de quotas et de subventions pour le cinéma, la télévision, la musique et la radio. La Commission européenne devrait du reste remettre l'audiovisuel sur le tapis, plus tard, en temps voulu. Mais il lui faudra toujours obtenir un accord unanime des Etats.

Pour aller plus loin: Libre-échange: le chemin pour aboutir à un accord américano-européen s'annonce long