230 euros : le "vrai" coût salarial en France pour obtenir 100 euros de pouvoir d'achat

Par Laszlo Perelstein  |   |  375  mots
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230€. Voilà la somme qui doit être dépensée par un employeur pour qu'un salarié touche 100€ de pouvoir d'achat réel, selon une analyse de l'Institut économique Molinari.

L'Institut économique Molinari aurait difficilement pu choisir meilleur moment pour publier son étude. À l'heure où le gouvernement s'interroge sur une hausse de la CSG pour financer les retraites sans alourdir le coût du travail après la vague de protestations de l'automne dernier, ce think thank libéral propose une analyse du coût salarial en Europe. Si la Belgique occupe le haut du classement avec 252 ? à débourser pour 100 ? de pouvoir d'achat réel, la France n'est pas loin derrière avec ses 230 ?.

Pour cette étude, l'IEM a récupéré les données des organes de statistiques nationaux concernant le salaire moyen pour chaque pays de l'Union européenne. Les analystes ont ensuite ajouté à ce salaire moyen (charges comprises) la TVA et l'impôt sur le revenu pour en faire un « salaire complet ». Grâce à ce « salaire complet », l'Institut Molinari détermine le montant total à verser par l'employeur via les charges patronales et le salaire, et par l'employé via les charges salariales, la TVA et l'impôt sur le revenu pour bénéficier de 100 ? de pouvoir d'achat réel.

 

>> INFOGRAPHIE Salaire complet permettant de disposer de 100 ? de pouvoir d'achat en 2013
Cliquez sur le graphique pour obtenir l'intégralité des chiffres
 

 

Il ressort que ces prélèvements obligatoires dépassent en valeur le pouvoir d'achat réel dans six pays (Belgique, France, Autriche, Hongrie, Allemagne et Italie). Ainsi pour qu'un salarié français reçoive 100 ? net de taxes, il faut que 130 euros soient consacrés au paiement de ces prélèvements. Rapporté au niveau du « salaire complet » annuel, 53.647 ? en moyenne sont versés. Ce qui fait de la France le pays dont le « salaire complet » est le 5ème plus élevé d'Europe. Mais une fois les charges, impôt sur le revenu et TVA prélevées, l'Hexagone n'occupe plus que la 9e place en terme de pouvoir d'achat réel.

Le détail des taxes à payer met en exergue l'importance des charges salariales et patronales. Elles représentent 87.6% du total des prélèvements obligatoires, contre 60.5% en moyenne en Europe. Même si son poids par rapport à la richesse nationale est en augmentation, l'impôt sur le revenu du salarié français moyen est le 2e plus bas d'Europe.