
Une confiscation en bonne et due forme de l'appareil économique a été entreprise depuis la fin des années 70 par une infime minorité qui a redistribué le produit du travail des autres largement en sa faveur. Ce ne sont effectivement pas tant nos usines, nos industries et nos entreprises qui ne sont pas productives. Cette productivité a en fait été monopolisée au bénéfice d'une élite qui a assisté, totalement indifférente, au creusement d'un fossé entre les salaires réels et la productivité. L'Allemagne elle-même, qui s'érige en donneuse de leçon de productivité, n'a pu bénéficier d'une croissance au-dessus de la moyenne européenne qu'à la faveur de sacrifices constants exigés à sa population. Le moteur à l'exportation allemand ne rugit pas seulement par la grâce de la force productive de ses entreprises. En réalité, c'est aux réformes dites « Hartz » entreprises entre 2003 et 2005 - et qui ont consisté à transférer des ressources et des richesses du citoyen vers les entreprises et vers le secteur financier - que l'Allemagne doit d'avoir dopé ses exportations. Ce sont effectivement les réductions salariales et les réformes drastiques de son marché du travail qui ont amélioré notablement sa productivité, en y comprimant à l'extrême le coût du travail.
Les réformes Hartz ont fabriqué des mendiants sociaux
Réformes sinistres initiées en ce 16 août 2002 où un groupe d'experts dirigés par le directeur des ressources humaines de Volkswagen, Peter Hartz, présentait au chancelier allemand Gerhard Schröder, ses propositions relatives aux réformes du marché du travail. Dix ans plus tard, la société allemande se retrouve profondément transformée par ces réformes. En effet, une étude de l'OCDE, publiée à fin 2012, conclut à un accroissement spectaculaire de l'inégalité des revenus en Allemagne et, ce, davantage que dans n'importe quel autre pays membre de cette organisation. Ayant très finement man?uvré, la commission Hartz a réussi à créer dans son pays un marché du travail subsidiaire - ou parallèle - dominé par des salaires bas et non soumis aux droits sociaux. De fait, ces réformes privent les chômeurs allemands de tous leurs droits aux allocations chômage. Ils sont dès lors réduits à l'état de mendiants sociaux ! Ainsi, ce n'est qu'après une année entière de chômage que le travailleur est en droit de demander une misérable allocation mensuelle de 347 euros par mois, à la seule condition toutefois d'avoir préalablement épuisé son épargne et à la condition expresse que son conjoint soit incapable de subvenir à ses besoins. Pourquoi ne pas évoquer également l'obligation lui étant imposée d'accepter n'importe quel emploi, indépendamment de ses qualifications et de ses revenus antérieurs ?
Hartz est donc tout à la fois un piège et la meilleure voie pour la pauvreté, ou comment accéder à un état de précarité absolue inconcevable et intolérable dans un pays riche comme l'Allemagne. Une étude réalisée par l'Association à l'aide sociale paritaire allemande dévoile effectivement que les trois-quarts des personnes touchées par ces lois restent à jamais tributaires de Hartz. Sachant que, par ailleurs, la simple menace de tomber dans Hartz contraint les chômeurs à accepter des emplois à salaire bas, à temps partiel, dénués de toute sécurité, de droits à la retraite et autres allocations. Le dogme allemand du travailleur « low cost » est donc né de ces réformes... Et, de fait, seuls 29 millions d'Allemands (sur près de 42 millions de travailleurs) disposent aujourd'hui d'emplois soumis au régime de la sécurité sociale, pendant que quelque 5,5 millions d'entre eux travaillent à temps partiel, et que plus de 4 millions gagnent moins de 7 euros de l'heure ! Le secteur allemand des bas salaires tire par le fond tous les salaires du secteur industriel en agissant comme une sorte de levier infernal. Le travailleur y subit des conditions similaires à celles encore en vigueur dans le Tiers-monde et dans les pays émergents.
Obsession pour le coût du travail, mais pas du capital
La compétitivité elle-même - maintes fois invoquée - n'est-elle pas une notion floue désignant la capacité d'un pays et de ses entreprises à affronter la concurrence ? En privilégiant une compétitivité par le bas - en réalité dévaluation interne - qui consiste à baisser les prix à l'exportation tout bonnement en diminuant les coûts à la production. Le débat public se concentre donc sur le coût du travail tandis que le coût du capital n'est jamais évoqué, alors que les revenus nets distribués représentent aujourd'hui 10 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières. Ce niveau historiquement record depuis la Seconde Guerre mondiale, par rapport à 5,5% en 1999, permet de conclure que la part dévolue aux actionnaires a donc crû dans des proportions considérables ces douze dernières années. Autrement dit, la complainte patronale faisant de la baisse du taux de marge la raison profonde des faibles investissements et du moindre effort en matière de recherche et développement ne tient pas la route. Elle passe en effet sous silence la part de plus en plus lourde que les entreprises choisissent de distribuer aux propriétaires de capital, quelle que soit l'intensité de la crise économique et financière. Avec une remise en cause profonde de la capacité des entreprises à faire face à toutes les aspérités de la compétitivité du fait de ces distributions. Voilà pourquoi les droits des salariés subissent une attaque sans précédent, voilà pourquoi les coûts doivent être comprimés si le but est bien de gagner des parts de marché à l'export. Tels sont à l'évidence les impératifs si le but est bien de toujours plus rémunérer l'actionnariat, les capitaux et en finalité les parieurs en bourses... Logique toutefois prise dans des contradictions inextricables, sachant que le discours orwélien des industriels et des patrons d'entreprise atteint des sommets d'invraisemblance et d'arrogance dès lors qu'ils expliquent que lutter contre les plans de licenciements revient à...lutter contre l'emploi!
Comprenons une fois pour toutes que compétitivité ne rime pas nécessairement avec chômage, avec précarité, ni avec explosion des inégalités, contrairement à ce que marchés et patrons imposent aux salariés et aux travailleurs depuis plus de vingt ans. Rebellons-nous donc et rejetons avec dégoût les allégations de la Présidente du syndicat des patrons (le MEDEF), Laurence Parisot, qui se demandait en 2005 dans le Figaro : « La vie est précaire, l'amour est précaire, pourquoi le travail ne serait pas précaire ? » De telles déclarations consacrent en effet la défaite du politique dont l'une des missions devrait être la détermination des règles du jeu économique et la mise sous tutelle du néo-libéralisme qui n'est qu'une man?uvre visant à mettre l'Europe en pilotage automatique d'une concurrence supposée régler toutes les problématiques. Remplacer la culture de l'Etat par l'obsession du chiffre revient à fouler aux pieds l'essence même du travail, pourtant source de toute valeur économique.
*Michel Santi est un économiste franco-suisse qui conseille des banques centrales de pays émergents. Il est membre du World Economic Forum, de l'IFRI et est membre fondateur de l'O.N.G. « Finance Watch ». Il est aussi l'auteur de l'ouvrage "Splendeurs et misères du libéralisme"
Ce sont les capitalistes qui ont le mieux compris et appliqué le marxisme. Seul le travail est créateur de richesse. La question essentielle est "qui s'accapare ces richesses ?"
Les hôpitaux, les écoles, les palais de justice, les commissariats de police, les gendarmeries et les complexes militaire, les structures d'aide a l'enfance etc... etc... etc... ne sont donc que d'inutiles gaspillages ?
Et quand l'état distribue sans compter depuis 2 décennies des centaines de Milliard d'exonération et de cadeaux fiscaux, quand il brade les autoroutes et les bjoux de familles de l'état, quand il gave les banques d'argent pour qu'elles puissent mieux nous tondre ensuite et faire un gros doigt d'honneur a ce même état, par contre, j'imagine que pour vous là c'est de l'argent bien dépensé ???
tssss... le monde tourne sur la tête et le bourrage de crâne de tout ces médias majoritairement ultra libéraux fonctionne bien.
http://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/48-explication-du-faible-taux-de-chomage-en-allemagne.html
ah ça, avec le modèle du travailleur misérable, le travailleur est bel et bien condamné à "vivre au-dessus de ses moyens" !!
Le cercle vicieux du capitalisme dans toute son horreur.
Mais bon dans un pays où l'on sait que le niveau d'économie des citoyen est un des plus faible d'Europe, il n'est pas étonnant de faire "le buzz" avec des théories aussi simplistes
... d'autant qu'une fois qu'on aura descendu tous les salaires au niveau du Bangladesh (cf. l'article de Paul Jorion)... comment l'économie va-t-elle pouvoir tourner avec des consommateurs aussi pauvres?
> Le débat public se concentre donc sur le coût du travail tandis que le coût du capital n'est jamais évoqué, alors que les revenus nets distribués représentent aujourd'hui 10 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières
On pourrait au moins exiger que ces dividendes soient réinvestis dans l'appareil productif plutôt que d'alimenter des bulles financières ou immobilières, mais même pas...
Un peu de lecture avec Henri Regnault:
www.ieim.uqam.ca/spip.php?page=auteur-ceim&id_auteur=625
Excellent travail d'analyse .Bravo Monsieur.
vu d europe en stagnation pour des raisons structurelles ça semble effectivement étonnant mais c'est un biais de perception, quant à tous ces joyeux penseurs qui critiquent la science économique, qu ils s y mettent, on verra bien...mais va falloir bosser, michel santi aussi d'ailleurs, qu il revoit les lois de kaldor
Le vrai problème c est la répartition des richesse, et ça le capitalisme raisonne toujours en terme de compétitivité donc de compétition, jamais en terme de solidarité.
Le capitaliste croie en la sélection naturelle, les pus forts survivent et font gagner l'espèce. D'autres, dont je fais partie, pense que c'est l'entraide qui fait la force d'un groupe. Deux conceptions bien opposées.
Le capitalisme n'a permis à certains peuples sans ressources de se développer que parce que ces peuples représentaient une main d??uvre plus corvéable et moins chère.
Quand aux lois Monsieur, les économiste de tous bord en pondent et elles sont souvent contradictoires voire antinomiques. La science économique n'est pas neutre, elle est partisane. évidemment.
quand aux avantages comparatifs c'est une loi imparable et vraie indépendante du mode de production, ça serait aussi vrai en socialisme,l'échange est préférable à l'autarcie, si vous démontrez le contraire bravo, vous êtes prix nobel, personne n'a jamais infirmé la loi ricardienne, surtout pas marx (du libre échange)
la science économique (les débats peuvent y faire rage) se fonde sur des faits, vous vous fondez sur un présupposé: le libéralisme est mauvais, alors que l on vient de multiplier par 40 les richesses mondiales en deux siècles!
la solidarité existe bien sur dans ces sociétés , avec 54% DE dépenses du PIB socialisés la france redistribue énormément, pourtant c'est un pays capitaliste!
lisez les penseurs de la justice sociale comme amartya sen
Oui, parlons de "400 millions" de Chinois (Dutronc serait content...).
Ca ne vous pose aucune question, le fait que ce soit un régime communiste a parti unique qui ait rendu cela possible? Vous dites avec ironie: "grace à la solidarité socialiste sans doute? au maoisme?"
Eh bien oui, grâce à quoi ceci s'est réalisé, c'est une très très bonne question !!! Ce ne serait pas justement parce que la Chine n'a jamais ou très peu suivi les conseils du FMI, OMC, etc... et grace à une certaine maitrise de sa politique monétaire qu'elle est parvenue à ce "miracle capitaliste"?
Quand à l'idée des avantages comparatifs, elle n'est qu'une théorie parmi d'autres, qui donne un éclairage partiel sur une partie des problématiques. Poussée à son extrême comme aujourd'hui, elle est dans son application un facteur d'instabilité globale et représente plutôt une menace par le fait de rendre toutes les économies nationales interdépendantes à un échelon mondial.
L'économie est au mieux une science humaine, en aucun cas une science exacte (Michéa dit par exemple: "l?économie a un statut actuel comparable à l?astrologie de la Renaissance", à méditer...). Certes, les richesses ont été multipliées, reste la question de la répartition de ces richesses. Je vous mets un petit article qui donne à réfléchir:
http://www.canalacademie.com/ida9953-La-mondialisation-de-l-inegalite-niveaux-de-vie-pauvretes-une-evolution-paradoxale.html
Enfin, il n'existe pas de prix Nobel d'économie, seulement un "prix de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel".
Si le capitalisme avait été remplacé par un système plus humain et plus solidaire nous serions tous beaucoup plus riches, et je parle au niveau mondial.
Comme bêtise on a rarement fait mieux !
La différence entre l'IS et les 2 autres parts, c'est que l'IS est obligatoire et fixe. Donc l'état se comporte comme un pique-assiette mauvais actionnaire qui de surcroît passe son temps à changer le cadre réglementaire dans lequel l'entreprise essaie de construire son avenir.
quoi de la vie et de l'Humanité...?Si vous pensez que le capitalisme + le libéralisme écono
mique sont les bases de la réussite du monde économique + de la "société de consomma
tion",c'est que vous n'avez pas encore "tiré les leçons" de la crise de 1929 et de celle des
"subprimes"...En fait,il n'y a pas pire escrocs que ceux qui dirigent la "finance internationa
le",via les grandes institutions financières telles que les bourses comme Wall Street,Lon
dres...L'idéal et l'essentiel étant de faire la pub pour que les "poissons" qui s'y précipitent
tombent dans les filets qu'on leur tend...et y laisser leurs "petites économies" en prévision
d'une future retraite ou d'un "bas-de-laine"...En préambule à la crise des "subprimes",il y
eut l'affaire Enron.Qu'est-ce que cela vous a laissé comme enseignements...?
La liste des condamnés par la justice devrait vous aider à tirer certains enseignements...
Ce sont donc bien les investiseurs qui decident de la valeurs de leur capital.
Si vous trouvez que les entreprises distribuent trop de dividendes aux actionnaires pour leurs investissements, cela revient a dire que vous considerez que le prix des actions est trop faible par rapport a leurs valeurs reelles. Libre a vous d'investir massivement sur le marche des actions ce qui ne manquera pas de faire monter les prix de ses dernieres et donc affectera leur rentabilite.
Oui, mais la bêtise, elle, est permanente!
crue...?Pourtant,les loyers et le coût de la vie y sont bien moins extrêmes qu'en France;qu'
est-ce qu'ils doivent se "taper sur les cuisses" les patrons allemands + français,face à la
"naïveté" de nos gouvernants,qui leur servent la soupe en révérences bien souples,bien basses...!
La "crise",c'est d'abord due aux "tripatouillages" en tous genres des milieux financiers +
des entreprises qui butinent dans les grandes bourses du monde...Dire qu'en France,70%
des salariés estiment que les syndicats sont responsables de l'état de l'économie du
pays...!!Un comble,en l'espèce...!!Si les citoyens européens ne se "bougent" pas + lors
des scrutins de 2016,l'Europe deviendra bientôt une "agence" de Pékin...qui veut traduire
l'UE devant l'OMC lorsqu'elle décide d'appliquer des "barrières douanières" face au dum
ping social forcené pratiqué en Chine...et qui incite les entreprises européennes à venir s'y
installer et y produire pour mieux exporter...Bref,il n'y a qu'à se laisser faire...:l'exploitation
de l'Homme par l'Homme...400 Millions de Chinois s'enrichissent de manière extravagan
te sur le dos de 1milliard qui triment et mangent tout juste à leur faim...Mais ça va conti
nuer encore combien de temps...?En Chine ou ailleurs(en Afrique,par exemple)...
Ben oui, en fait c'est qui derrière les investisseurs? A 66% des vieux retraités. L'élévation du rendement des actifs financiers ou non leur est toute destinée. Résultat: on paie de plus en plus pour une minorité qui ne travaille plus et possède tout. (Bien sur, protégeons comme en Italie les petites retraites qui elles n'ont rien demandé ni pris à personne)
La vraie réussite de Hartz du coup aura été de décorréler l'évolution des pensions de retraite de l'inflation pour la ramener à celle du PIB (ce qui semble de plus totalement logique quand on y pense). Cette décorrélation explique 100% de l'écart de dette au bout de 10 ans entre France et Allemagne.
Donc de philosophie... même si ce terme semble désormais réservé à quelques penseurs dont l'écho est inaudible...
Il m'apparaît que nous traversons une époque qui mérite bien d'être pensée;
L'Allemagne rêve toujours du retour au STO (Service du Travail Obligatoire), le MEDEF aussi. Objectif : devenir aussi compétitif que le Bangladesh dans le textile ...
A voir des communistes partout et en parler tout le temps, vous allez finir par les faire revenir.
L'utopie communiste n'a d'égal que l'avidité capitaliste. La seule voie raisonnable est la social-démocratie. Elle coûte plus cher, mais ce qui est cher est beau, non? A défaut de raison, les extrêmes vont s'exacerber et nous aurons tout simplement la guerre.Je me demande d'ailleurs si ça n'est pas dans les plans des ultra-libéraux, il y a pour eux beaucoup d'intérêts dans les conflits armés, idéologiques, politiques, économiques, financiers.
Ce que vous dites ne signifie rien. La rémunération du capital comme celui du travail n'obeït pas aux lois du marché. C'est l'assemblée générale des actionnaires qui décide du montant des dividendes versés et ceux-ci prennent de plus en plus d'importance au détriment non seulement des salariés mais aussi de l'investissement. Tendance évidemment suicidaire.
Vouscroyez que la guerre n'enrichit pas? révisez votre histoire! 1914/1918 les USA doublent leurs PIB 1939/1945 les USA doublent leurs PIB... Vietnam, Grenade, Somalie, IrakI, IrakII, Afghanistan, Lybie.. vous pensez vraiment que ils font cela pour la "démocratie"? Non, ils détruisent une partie de leur arsenal , ce qui fait fonctionne'r les usines!
Elle ne remet pas en cause les fondements et fondamentaux des décisions qui sont prises lors de ces fameuses A.G.
L'entreprise gère le court terme: c'est une évidence.
L'entreprise ne gère que le court terme. C'est évidemment totalement faux. Pour les grandes entreprises, le long terme est le coeur de métier des directions stratégiques et planification pour ce qui est des grands équilibres, des directions marketing pour ce qui est des stratégies produits, marché etc..., des directions industrielles pour l'outil de production dont il faut prévoir l'évolution (entretien, renouvellement, mutation etc) etc etc. Dans la très grande majorité des PME, le dirigeant est aussi impliqué dans la gestion du long terme que le cochon dans la fabrication du bacon, donc le long terme est avant tout son affaire.
Vous finissez en apothéose: "les politiques se doivent de gérer le long terme". Ce qu'ils se doivent de faire n'est pas égal à ce qu'ils font. Les acteurs politiques sont comme tous les acteurs (y compris ceux de l'entreprise), ils gèrent leur intérêt personnel, qui peut être immédiat (gagner l'élection de demain) ou celle d'après demain...
Ce que votre formule lapidaire omet de dire, c'est que plus le cadre réglementaire, fiscal et politique est instable (vous avez compris à cause de qui), plus les équipes dirigeantes dans les entreprises sont obligées de perdre leur temps à recaler toutes les prévisions, refaire les plans, prendre des hypothèses frileuses pour planifier, et se focaliser sur les risques à court terme.... au détriment du long terme.
Et la votre d'argumentation ? Quelle est telle ? Encore faudrait-il que vous en ayez une...
En France, on ne se contenta pas uniquement de sous-traitance, on transféra usines et technologies dans ces pays (Airbus, Peugeot, Renault etc.). Ce que l'on voit se dessinner n'est autre qu'une restructuration planétaire des pouvoirs d'achat et des lieux de fabrication. Cela durera jusqu'à ce que chinois, indhous et autres deviennent des consommateurs comme nous le sommes. Pour assurer leur domination; grâce à l'avènement de Reagan les américains se fabriquèrent la plus grande puissance militaire jamais connue dans toute l'histoire de l'humanité. Ce qui malgré tout, après Clinton et les Bushs mena les USA près de l'implosion comme cela se produisit avec l'URSS. Alors un scénario digne des grands films hollywoodiens fut imaginé: l'avènement du parfait "Uncle-Tom" à la Maison-Blanche: Obama qui sera certainement suivi par une femme...A moins d'exiger des changements radicaux, ici nous avons mangé notre pain blanc; le noir arrive à toute vitesse...
ce que j'écris là; je l'ai déja envoyé à La Tribune, plusieurs fois car je vivais aux USA quand tout a commencé... JCM
D'abord le smic est effectivement à 1400 euros mais 1400 euros bruts donc ce n'est pas ce que touche l'employé.
Vous pouvez argumenter votre réponse car il me semble que vous ne répondez pas à la question de fond évoquée par "Le Fléau", comment fait-on aujourdh'ui pour vivre dans une grande agglomération française avec 1000 euros net?
Après je ne suis pas certain que c'est en produisant plus que l'on va sortir de l'ornière dans laquelle nous sommes, selon moi tout cela n'est qu'un faux débat. L'économie a toujours été un moyen pas une fin en soi, ce qui manque aujourd'hui c'est d'une vision, un vrai projet du vivre ensemble. Je gère une équipe de 20 personnes, les moyens qui nous sont accordés sont dépendants de notre activité... or, pour stimuler l'activité et donc stimuler mon équipe je ne peux juste pas dire je vous que vous fassiez cela pour avoir plus de moyens, ca ne fonctionne pas comme ça. Mettre en place un projet d'équipe (et donc des perspectives...), pour nourrir l'esprit d'équipe, la solidarité, l'émulation, est juste incontournable. Car les hommes ne sont pas des calculettes, ils ont selon moi besoin de savoir qu'ils servent un but, des objectifs plus grands qu'eux.
Je suis peut-être dans l'erreur mais je ne crois vraiment pas qu'augmenter de tant de points notre PIB est en soit un projet de société.
Et vous préconisez quoi ? De diviser le SMIC par 7 ? Les libéraux me feront décidément toujours rire (jaune).
@ Jolt : ce livre est tout bonnement fantastique, manifestement, vous ne l'avez pas lu ...
Donc selon un calcul simple on est pas beaucoup plus cher que la Chine...et surtout pas 7 fois plus comme tu essaye toi meme de te convaincre
Acte I : on baisse les retraites,en allongeant la durée de cotisation Acte II on baissera les salaires.
Morale: on ne décrète pas une augmentation sur des critères moraux de privilégiés qui se donnent une bonne conscience, mais en bossant pour que l'entreprise marche et permette de financer des augmentations ce que fait l'Allemagne tandis que nous payons des fonctionnaires et des chomeurs à crédit. Quant aux bénéfice redistribué au capitaliste, vous me faites rire, çà fait longtemps qu'il y en a peu et qu'il est presqu'entierement ponctionné d'impots. Le capital s'en va à débit continu même les entreprises d'état investissent à l'étranger.
Mais le diable se cache dans les détails: en fait Il existe DEUX Michel Santi, et qui -comble de l'ironie- ont des profils complètement opposés. Vous avez ainsi
1) http://www.hec.fr/Faculte-Recherche/Membres-de-la-faculte/SANTI-Michel professeur émérite en stratégie d'entreprise, promo 71, créateur d'entreprise et business angel,
Intéressant en effet, il pourrait nous apprendre quelque chose sur la création de richesse, le partage de la valeur générée par les entreprises industrielles et commerciales... mais la photo nous montre qu'il n'est pas celui qui nous honore de ses tribunes pathétiques, à savoir:
2) http://www.gestionsuisse.com/michel-santi/ : sans doute très sympathique aussi, mais dont on ne connaît pas la formation et qui en fait d'économiste, est un professionnel des salles de marché. Il explique qu'il a "créé et dirigé deux sociétés financières actives dans la gestion de patrimoine à Genève. Pendant cette période, j?ai fondé et j?ai participé à la gestion de plusieurs fonds de placement (hedge funds).". Bravo. Donc ce monsieur est un professionnel des sociétés financières (pas industrielles, ni commerciales). Ensuite, il est devenu "économiste indépendant", donc il s'est décerné à lui même ce joli titre qui lui permet maintenant de vendre un livre au titre bien dans l'air du temps, ainsi que des prestations de conseil. (Indépendant ?).
Donc si Mr Santi connaît l'économie par les salles de marché et les sociétés financières, cela ne qui ne lui donne pas vraiment la crédibilité pour venir parler doctement de l'économie en général comme il le fait. Mais c'est un malin, alors il glisse des petits chiffres pour faire scientifique au milieu de phrases trompeuses, ex: "le coût du capital n'est jamais évoqué, alors que les revenus nets distribués représentent aujourd'hui 10 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières". Trompeux en effet:
- si on s'intéresse au coût du capital, cad ce qu'il coûte globalement à l'entreprise, il faut prendre en compte les revenus bruts distribués aux actionnaires, et pas nets après le passage du fisc. Mais M.Santi n°2 trouve généralement que l'impôt, c'est super cool, que ça aide l'économie et que la France est un paradis fiscal, alors il fait un petit raccourci...
- Les revenus nets distribués par les entreprises correspondent aux revenus bruts perçus par les vilains détenteurs du capital (fonds de pension, personnes physiques). In fine, il ne faut pas oublier qu'il y aura toujours une personne physique actionnaire en bout de chaîne. En admettant que les 10% de M.Santi n°2 (chiffre non sourcé, pour quel pays ?) soient ok, l'actionnaire personne physique sera taxé sur son revenu. Si ce contribuable est français, il ne lui restera pas grand chose de ces 10%, mais notre économiste ne va pas s'embarrasser avec cela, car cela montrerait que le fisc passe à nouveau pour renchérir le coût du capital.
M.Santi n°2 pourrait aussi nous expliquer qu'au fur et à mesure que les charges sur le capital augmentent (IS + IR pour faire simple), les investissements deviennent a priori moins rentables. Si M.Santi n°2 avait essayé lui-même de lever des fonds pour financer une entreprise non financière, il aurait vite compris que les investisseurs qui prennent un risque ne peuvent le faire que si le taux de retour compense correctement le risque. Donc, pour pouvoir continuer à se financer, les entreprises doivent en effet compenser l'augmentation des taxes du capital IS + IR par la compression des autres facteurs de coûts...et donc le coût du travail, l'effectif, les achats.
Enfin, si M.Santi n°2 pouvait nous conseiller des placements en valeurs mobilières (actions, fonds communs...) qui rapportent 10% l'an, j'en serai ravi, comme vous tous probablement... Mais les 10% de Santi n°2 ne sont pas le ratio pertinent pour les actionnaires, qui doivent eux raisonner en "revenu net / placement" pour rester simple. Et là, cela change tout... La rentabilité des placements mobiliers est actuellement négative, déduction faite des taxes et de l'inflation (et l'inflation est aussi un impôt -déguisé). source <http://www.ifrap.org/Les-revenus-des-capitaux-mobiliers-bientot-confisques,12552.html> . Et puis j'oubliais, les placement en actions, c'est sans risque !
Donc cette article est une grosse clownerie, estampillée La Tribune. Le coeur de l'argumentaire repose sur une manipulation frauduleuse de concepts. Il semblerait que M.Santi n°2 fait donc le clown, mais on le savait déjà puis qu'il est économiste de gauche. Tout va bien.
J.
2. @johnjohn. Regardez les taux d'emprunts immobiliers, et vous verrez par vous même que le coût du capital a fortement baissé.
Quant à la fiscalité du capital en France, elle va jusqu'à 62% (plus values et intérêts) et ce sans compter l'ISF...
C'est d'ailleurs ce mépris pour l'accumulation du capital qui plombe durablement notre économie.
Si l'Angleterre a été la première a vivre la révolution industrielle, c'est parce qu'elle avait le capital pour financer ce développement.
Sans capital, pas d'usines, et donc pas de boulot!
meme en temps de crise, la part capital augmente afin de rassurer l'investisseur / mais c'est du trompe l'oeil . / cela n'a rien a voir avec le socialisme ou communisme, mais unqiuement avec la voracité des dirigeants francais non patriotes !! ! !
Bien à vous
J'attends que vous m'expliquiez que c'est de la faute des chinois, des allemands, des traders, des riches, de la finance cosmopolite...
Mais Apple n'est elle pas une méchante multinationale capitalisto-libérale?
A hurler de rire! Volkswagen ne rend que ce qu'elle avait pris, et surtout ilo s'agit d'une entreprise, à comparer aux 4 millions de travailleurs pauvres (l'abscence de SMIC, cela vous parle?)
Votre raisonnement est faux,
En effet, la plupart des emplois qui font la force de l allemagne sont des emplois bien payes et les mini jobs se retrouvent souvent dans des emplois a usage interne (genre serveur de resto ou caissiere de supermarche). Si vous travaillez dans la technique, vous etes mieux payes (et mieux traites) en rfa qu en france
par contre l auteur a raison sur l augmentation de la remuneration du capital. mais il ne va pas assez loin sur la raison de ce changement. une de raison est le vieillissement de la population avec des fonds de pension qui demandent des rendement eleves afin de payer les retraites
depuis 1990, tout le monde le constate : la disparition du communisme est une catastrophe pour les peuples en question.
en Allemagne de l'Est comme en ex-URSS, il n'y a pas photo : le régime capitaliste est un système de branleurs.
http://www.actudupouvoir.fr/la-fin-du-capitalisme-predite-par-marx-ou-schumpeter-naura-pas-lieu/