Wolfgang Schäuble : "La Grèce va avoir besoin d'un autre programme" d'aide

Par latribune.fr  |   |  442  mots
Le ministre des Finances allemand évoque la nécessité d'accorder une nouvelle aide, la troisième, pour la Grèce en 2014, alors que les Allemands y sont majoritairement opposés. Angela Merkel se montre plus nuancée, mais ne l'exclue pas totalement.

"La Grèce va avoir besoin d'un autre programme", a réaffirmé mardi lors d'une réunion électorale le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, évoquant un nouveau plan d'aide qui, du FMI à la Bundesbank, la banque centrale allemande, est dans toutes les têtes depuis plusieurs semaines.

Angela Merkel plus nuancée...

"Nous l'avons toujours dit à l'opinion publique," a expliqué le ministre des Finances. Certes, Wolfgang Schäuble avait déjà évoqué une nouvelle aide pour la Grèce en 2014, si le pays ne sortait pas d'ici là ses comptes du rouge. En février 2012 déjà, Wolfgang Schäuble, connu pour son franc-parler, avait même prévenu les parlementaires allemands dans un courrier qu'ils auraient sans doute à l'avenir à se pencher à nouveau sur le sort de la Grèce. 

Mais ces propos sont plus tranchés que ceux d'Angela Merkel qui s'en tient pour l'heure à un exercice d'équilibriste vis-à-vis de l'opinion, majoritairement opposée à une nouvelle aide à destination des pays du sud en difficulté.

Le jour-même, Angela Merkel s'affichait encore vague et rassurante sur la question. "Nous avons toujours dit, au sein de la zone euro, que nous ré-examinerions la situation de la Grèce fin 2014 ou début 2015", a déclaré Angela Merkel dans les colonnes du quotidien régional Ruhr Nachrichten publié mardi, ajoutant: "il est raisonnable de s'en tenir à ce calendrier".

... défend quand même l'idée d'une aide

"Nous ne cachons pas que beaucoup de choses doivent changer en Grèce, mais nous voyons de véritables progrès et les saluons", a également dit la chancelière, un message en direction de tous ceux dans les rangs de son parti qui sont sceptiques sur les plans d'aide mis en place depuis 2010 pour les pays en difficultés de la zone euro, engageant des centaines de milliards d'euros d'argent allemand sous forme de garanties.

Peu d'impact dans la campagne électorale

L'opposition ne s'est pas privée de sauter sur le sujet. M. Schäuble "a brisé le tabou auto-imposé", a jugé la députée verte Priska Hinz, jugeant que "la tactique de dissimulation du gouvernement (était) de jour en jour moins crédible".

Mais cette liberté de ton prise par Wolfgang Schäuble n'aura sans doute que peu d'impact quant à l'issue de l'élection des députés du Bundestag, le parlement allemand, qui doit se tenir le 22 septembre prochain. Dans une campagne électorale sans véritable débat, l'Europe n'a pour le moment joué pratiquement aucun rôle, et Angela Merkel semble assurée de sa réélection pour un troisième mandat à la tête de l'Allemagne.