Coalition gouvernementale : les Verts opposent une fin de non-recevoir à Merkel

Par latribune.fr  |   |  582  mots
Les Verts ont rompu ce mercredi les discussions sur l'alliance potentielle avec les conservateurs de la chancelière Angela Merkel, qui a maintenant pour seule option les sociaux-démocrates comme partenaire gouvernemental.
Les Verts ont rompu les discussions avec les conservateurs du CDU d'Angela Merkel. Celles-ci auraient pu déboucher sur une coalition gouvernementale. Les négociations vont reprendre avec les sociaux démocrates du SPD pour la troisième fois consécutive.

La coalition "noire-verte" n'aura pas lieu en Allemagne. Du moins, cela semble mal engagé. Les Verts ont rompu ce mercredi les discussions sur l'alliance potentielle avec les conservateurs de la chancelière Angela Merkel.

La présidente des Verts, Claudia Roth, a ainsi déclaré que :

Nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne pouvons pas recommander de négociations de coalition à notre parti.

Elle a également expliqué que la question centrale était: "disposons nous d'un fondement solide pour quatre ans de gouvernement ? Cela ne nous a pas paru le cas après ces discussions".

Jamais dans l'histoire de la République fédérale allemande, les conservateurs et les Verts n'ont gouverné ensemble au niveau national, même s'ils l'ont fait au niveau régional, comme dans la ville-Etat régional de Hambourg (nord).

Pas d'"obstacles insurmontables"

Cependant, le secrétaire général de la CDU, HermannGröhe a souligné "l'intensité" des négociations et le "grand respect mutuel" entre ces formations, qui sont pourtant considérées comme assez éloignées l'une de l'autre.

Et même du côté du parti frère bavarois (CSU), (plus conservateur que la CDU et donc encore moins proche des Verts), le secrétaire général, Alexander Dobrindt, s'est dit "positivement surpris du sérieux des discussions". Selon lui, les conservateurs n'ont pas trouvé d'"obstacles insurmontables" lors des discussions avec les écologistes.

Des désaccords sur la question des réfugiés et sur la transition énergétique

Mais cela n'aura donc pas suffit. Et parmi les thèmes sur lesquels les Verts et le parti de Merkel n'ont pas trouvé de terrain d'entente, Claudia Roth a notamment cité la politique à l'égard des réfugiés et des demandeurs d'asile, la transition énergétique et la politique d'exportations d'armes.

De son côté, Hermann Gröhe a réaffirmé l'opposition des conservateurs aux fortes hausses d'impôts préconisées par les Verts.

Les discussions vont reprendre avec les sociaux démocrates pour la troisième fois consécutive

Tout est donc à refaire pour Angela Merkel qui doit désormais tenter de former un gouvernement avec les sociaux démocrates. Les discussions vont reprendre ce jeudi, avec ces derniers pour la troisième fois consécutive. Le SPD décidera dimanche lors d'une convention réunissant quelque 200 délégués s'il accepte de mener des négociations avec la CDU.

Les conservateurs ont récemment assuré que l'Allemagne saurait avec qui la CDU négocierait un gouvernement d'ici la séance constitutive du Bundestag, qui aura lieu mardi 22 octobre.

Une majorité d'Allemands souhaitent une "grande coalition" avec le SPD

Le camp de la chancelière, qui va enchaîner un troisième mandat, est arrivé largement en tête des élections législatives du 22 septembre avec 41,5% des voix pour la CDU et la CSU, devant le SPD (25,7%). Mais il a raté la majorité absolue de peu et a en outre perdu son allié dans le gouvernement sortant, le parti libéral FDP, éjecté du Bundestag (chambre des députés).

Une majorité d'Allemands souhaitent une "grande coalition", c'est-à-dire une alliance conservateurs et SPD selon les sondages. En 2005, plus de deux mois s'étaient écoulés entre les élections et la prise de fonction d'Angela Merkel à la tête d'une grande coalition.

A lire aussi :

>> Une grande coalition en Allemagne ? Pas si sûr...

>> Angela Merkel prête à prendre une veste verte