Christian Noyer dénonce la taxe sur les transactions financières

Par latribune.fr  |   |  394  mots
Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer estime que la future taxe sur les transactions financière, telle qu'elle a été conçue par Bruxelles, pose "une énorme risque" pour les pays qui l'appliqueraient et doit être réécrite.
Le gouverneur de la Banque de France estime que la future taxe sur les transactions financière, telle qu'elle a été conçue par Bruxelles, pose "une énorme risque" pour les pays qui l'appliqueraient et doit être réécrite.

"Le projet de la Commission n'est pas viable et doit être entièrement revu". Voici ce qu'assure le gouverneur de la Banque de France au sujet du projet de taxe sur les transactions financières proposé par Bruxelles - qui pourrait rapporter jusqu'à 35 milliards d'euros par an -, dans un entretien au quotidien britannique Financial Times publié ce lundi.

"Je ne pense pas que cela ait été à un quelconque moment l'intention du gouvernement français de faire quelque chose qui déclencherait la destruction de pans entier de l'industrie financière française, provoquerait une délocalisation massive d'emplois et porterait atteinte globalement à la reprise", fait valoir Christian Noyer.

Une taxe qui menace les fonds monétaires français

Certes, onze pays emmenés à l'origine par la France et l'Allemagne ont dit être d'accord pour taxer les transactions financières selon le modèle développé par l'économiste américain James Tobin. Mais Paris estime que ce projet va trop loin, car il menace certaines spécialités financières françaises, comme les fonds monétaires, même si le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici n'a de cesse de réclamer publiquement une taxe "ambitieuse".

Par ailleurs, Christian Noyer adresse au gouvernement de Jean-Marc Ayrault un message aussi encourageant qu'exigeant, poursuit le quotidien britannique. Ainsi, selon le gouverneur de la Banque de France, la croissance devrait revenir à son potentiel, "voire plus haut" en 2015. Une nécessité absolue pour la cote de popularité de François Hollande qui est au plus bas dans les sondages.

La France doit vraiment baisser ses dépenses publiques

"Mais il est crucial que la France augmente son potentiel grâce à des réformes structurelles". 

C'est pourquoi, après avoir misé sur une hausse des impôts pour baisser le déficit budgétaire, Christian Noyer estime que l'heure d'une baisse (drastique) des dépenses publiques a sonné:

"L'effort doit maintenant être entièrement axé sur les dépenses. Il doit y avoir une accélération de la réduction des dépenses - ce qui signifie une réduction en termes absolus".

Sans oublier les nécessaires réformes du marché du travail et des produits et services, pour l'instant mises de côté par le gouvernement. "Beaucoup de choses peuvent être faites, même en période de restriction budgétaire", assure-t-il.