"Le peuple grec ne peut plus rien donner", avertit le président Karolos Papoulias

Par latribune.fr  |   |  383  mots
Le président grec, Karolos Papoulias.
Le président de la République hellenique a tenu à prévenir les créanciers du pays que le peuple grec a déjà donné "ce qu'il pouvait pour surmonter la crise", alors qu'un nouvel audit de la Troïka doit avoir lieu au début du mois prochain.

"Le peuple grec ne peut plus rien donner": voilà les représentants de la Troïka (UE -BCE - FMI) prévenus par le président grec lui-même. Ce lundi, Karolos Papoulias s'est exprimé à la fin d'une parade militaire organisée à Thessalonique en commémoration de la résistance grecque au fascisme.

"Nous n'allons pas céder au chantage. (Nous) ne l'avons jamais fait", a ajouté le président grec, qui a pour habitude de tenir un discours critique envers ses créanciers de la Troïka.

Prochain audit début novembre

"Aujourd'hui, les Grecs ont donné ce qu'ils pouvaient pour surmonter la crise, et cela doit être respecté par l'Europe", a-t-il insisté alors que le prochain audit fiscal du pays en vue de nouveaux emprunts auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international approche. Il doit avoir lieu début novembre.

Une équipe de vérificateurs de la Troïka doivent passer au crible les réformes mises en place dans le pays. Leur rapport déterminera l'émission d'une tranche de crédit supplémentaire d'un milliard d'euros du fonds de sauvetage grec.

D'après les estimations de ses créanciers, la Grèce est exposée à une insuffisance financière de 10,9 milliards d'euros d'ici à 2015, dont 4,4 milliards en 2014.

Le taux de chômage multiplié par 3 depuis 2008

Les experts devraient pousser à plus de coupes budgétaires, mais la fragile coalition gouvernementale d'Antonis Samaras a prévenu que le pays, frappé par la récession, ne pouvait pas se permettre de baisser davantage les salaires et les pensions. Depuis trois ans, le gouvernement grec a dû augmenter les taxes tout en taillant dans les allocations, les salaires et les emplois.

La Grèce a plongé dans la récession en 2008, après avoir été frappée par la crise économique mondiale. Les coûts d'emprunt élevés sur sa dette massive l'a poussé à chercher une aide financière en 2010. Jusqu'à maintenant, l'Union européenne et le Fonds monétaire international ont engagé un total de 240 milliards d'euros pour la Grèce dans le cadre de deux plans de sauvetage. Depuis 2008, le taux de chômage a triplé, à 27,6%, tandis que l'économie s'est repliée de 22%.

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