La Grèce et la troika sont enfin parvenues à un accord

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Antonis Samaras, premier ministre grec, a promis qu'il n'y aurait pas de nouvelle vague d'austérité en Grèce
Athènes assure que cet accord, arraché après sept mois de dures négociations a été acquis sans "nouvelles mesures d'austérité."

Enfin ! Après sept mois de négociations marqués par des claquements de portes et des éclats de voix, la Grèce et la troïka ont parvenus à un accord pour débloquer la tranche de l'aide du MES et du FMI.

"Une longue période de tribulations s'est achevé aujourd'hui", a indiqué le premier ministre grec Antonis Samaras. De son côté, le ministre des Finances Iannis Stournaras a évoqué "sept mois très, très difficiles"

Aucune nouvelle mesure d'austérité

Antonis Samaras a insisté sur le fait que l'accord ne comportait "aucune nouvelle mesure d'austérité". Il a, au contraire, mis en avant  les mesures qui pourraient soutenir l'économie : 500 millions d'euros pour un million de Grecs parmi les plus pauvres et une baisse de la contribution d'assurance maladie pour les employeurs et les salariés. Vingt millions d'euros seront également débloqués d'urgence pour l'aide aux sans abris. 

Ces 500 millions seront prélevés sur l'excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) dégagé par la Grèce en 2013 pour la première fois depuis dix ans et que le gouvernement avait promis de consacrer en grande partie aux plus vulnérables.

Enfin, 2,8 milliard d'euros de dettes publiques seront remboursés au secteur privé. Néanmoins, le premier ministre a indiqué que "l'effort continuait".

Contreparties inconnues

Athènes n'a en revanche pas précisé la nature de l'arrangement qui avait été trouvé avec les créanciers sur plusieurs réformes auxquelles le pays renâclait: libéralisation de certains marchés, notamment lait, livres et médicaments, simplification des procédures de licenciement collectif, poursuite des mises en disponibilité dans la fonction publique en 2015.

Selon les médias grecs, ces deux derniers points auraient été, au moins temporairement, gelés. Il serait extrêmement délicat à les faire adopter par la majorité parlementaire réduite à 153 sièges sur 300.

Excédent primaire et baisse des taux

La Grèce a dégagé sur les deux premiers mois de 2014 un excédent primaire de 2,07 milliards d'euros, soit le double de l'objectif fixé par la troïka. La rumeur veut qu'Athènes espère revenir avant les élections européennes sur le marché de la dette souveraine avec une émission à long terme.

Sur le marché, le taux grec s'est considérablement détendu à l'annonce de l'accord. Le taux à 3 mois est ainsi passé de 3,6 % à 3,1 %, tandis que le 10 ans reculait à 6,87 %, soit un recul de 18 points de base (0,18 point de pourcentage).