Nouvelle dose d'austérité en vue pour les retraités grecs

Par latribune.fr  |   |  529  mots
Les retraites grecques vont, peut-être, devoir être réduites dès l'an prochain
Le FMI souhaite que les retraites grecques soient revues à la baisse à partir du 1er janvier 2015. Un report de l'âge de départ à la retraite est également prévu.

Le premier ministre grec avait promis, lorsque l'accord avec la troïka avait été trouvé en mars, que c'en était fini de l'austérité en Grèce. Certes, aucune mesure explicite n'avait été, cette fois, demandé à Athènes par le trio formé par l'UE, la BCE et le FMI. Mais, en réalité, un ajustement est à nouveau indispensable, puisque le gouvernement avait prévu de dépenser 320 millions d'euros supplémentaires cette année et que la troïka a exigé le maintien au même niveau des dépenses publiques.

Calendrier dicté par le FMI

Ce dimanche, le quotidien hellénique Kathimerini dévoile que la troïka pourrait aller plus loin. Le mémorandum sur les politiques économiques et financières préparé par le FMI obligerait en effet, selon le quotidien grec, Athènes à produire en septembre un rapport sur l'état du système de retraite. Ce rapport débouchera, prévoit le FMI, sur une nouvelle loi en octobre que devra voter le parlement en novembre afin qu'elle puisse s'appliquer dès le 1er janvier 2015.

Coupes franches et report de l'âge de la retraite

Au menu de cette nouvelle loi : un report de l'âge légal de départ à la retraite et une réduction notable des versements effectués aux retraités. L'institution internationale entend également obtenir la suppression d'une partie des taxes qui financent le système de retraite, comme celle connue en Grèce comme « l'Angeliosimo » et qui frappe les publicités passées par les entreprises dans les médias.

Le FMI à la manœuvre

On le voit, non seulement, le FMI a fait une grande partie du travail du gouvernement et du parlement. Et il veut aller vite. C'est la preuve que, malgré les cris de victoire que l'on entend un peu partout concernant le retour attendu - peut-être dès la semaine prochaine - de la Grèce sur les marchés, le pays reste sous tutelle internationale. Même sortie du « plan de sauvetage », Athènes devra se soumettre à la feuille de route de la troïka. Rien d'étonnant à cela puisque désormais, la grande majorité de la dette grecque (178 % du PIB) est détenue par les créanciers publics ou parapublics européens.

Schäuble pour un troisième plan d'aide

Dans une interview au même quotidien, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a laissé entendre que la Grèce, malgré son retour sur les marchés, pourrait, du reste, avoir besoin d'un troisième plan d'aide. Celui-ci permettrait à la troïka de conserver un droit de regard sur les affaires helléniques.

2,5 millions de retraités

En mai 2010, la Grèce avait déjà repoussé l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Depuis, plusieurs coupes franches ont déjà été réalisées dans les retraites. Selon le ministère du travail, un retraité grec touche en moyenne de l'Etat 700 euros par mois. Il y a 2,5 millions de retraités dans le pays, soit le quart de la population. Sous peu, ils vont apprendre à leurs dépens que l'austérité n'appartient pas au passé en Grèce.