Euro fort : Manuel Valls taclé par le gouverneur de la Banque de France

Par latribune.fr  |   |  319  mots
Christian Noyer, le patron de la Banque de France, critique une "erreur d'analyse" de la part de Manuel Valls. (Photo : Reuters)
Devant l'Assemblée nationale mardi, le Premier ministre a estimé que la politique de la BCE était l'une des causes de la faible reprise en zone euro. Une analyse rejetée par le patron de la Banque de France, Christian Noyer.

"Ce n'est pas la politique monétaire qui rend l'euro fort, c'est l'attrait de la zone euro."

C'est ainsi que Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la BCE à répondu à l'analyse de Manuel Valls. Lors de son premier discours en tant que Premier ministre, face aux députés mardi, le nouveau chef du gouvernement a affirmé: 

"La Banque Centrale Européenne mène une politique monétaire moins expansionniste que ses consœurs américaine, anglaise ou japonaise." 

>> La rodomontade opportuniste de Manuel Valls sur l'euro

Cette sortie est une "erreur de diagnostic" au yeux du gouverneur de la Banque de France. "La BCE n'a pas la politique la moins expansionniste", a-t-il affirmé sur LCI, soulignant que "la BCE a la politique monétaire la plus accommodante" en matière de taux d'intérêt. 

Des taux plus bas que les américains

La BCE a fait "tout ce qu'il fallait pour mettre les taux au plancher", a-t-il ajouté. Il a également pointé le fait que les taux européens à moyen et long terme sont "plus bas que les taux américains". Jeudi, la BCE a indiqué son intention d'agir au cas où les menaces sur les prix s'intensifieraient. Elle prévoirait notamment un programme de rachat d'obligations souveraines (quantitative easing). 

>> Ce que la BCE pourrait faire

Pas "sûr de comprendre pourquoi la France a besoin d'un délai"

Par ailleurs, sur le report de l'objectif de réduction du déficit public sous 3% du PIB, actuellement fixé à fin 2015, Christian Noyer a déclaré  "ne pas [être] sûr de comprendre aujourd'hui pourquoi la France a besoin d'un délai".

Pour le gouverneur de la Banque de France, réduire de 50 milliards d'euros la dépense publique de 2015 à 2017 est "tout a fait réalisable", par le biais d'une réduction des dépenses et non pas par de nouveaux impôts.