Le FMI demande à la BCE et l'Allemagne de faire des efforts, par crainte de la déflation

Par latribune.fr  |   |  461  mots
Lors de la réunion de la BCE la semaine dernière, son président, Mario Draghi, avait remercié le FMI pour ses "généreux" conseils de politique monétaire. (Photo : Reuters)
L'institut exhorte la banque centrale européenne d'assouplir sa politique monétaire.

Le Fonds monétaire européen (FMI) a légèrement relevé mardi sa prévision de croissance pour la zone euro cette année, tout en mettant en garde contre le risque de stagnation de l'économie et de déflation. Il table désormais sur une croissance de 1,2% en 2014 pour la zone euro - au lieu de 1,0% en janvier - et sur une accélération à 1,5% l'an prochain.

Le spectre de la déflation

Si la zone euro a réussi à résoudre certaines difficultés héritées de la crise, des risques subsistent, pointe le FMI, qui juge que le niveau de l'inflation est le "plus préoccupant". L'institution financière a sonné l'alarme à maintes reprises et voit un"risque relativement élevé" de déflation en zone euro.

"L'inflation a progressivement ralenti depuis fin 2011. Elle est tombée sous 1% depuis fin 2013 et plusieurs économies confrontées à un chômage de masse doivent composer avec une inflation proche de zéro ou ont basculé en déflation", rappelle le FMI, pour qui l'évolution des prix ne devrait pas se rapprocher de +2% avant 2016.

La Grèce, l'Espagne ou le Portugal doivent déjà composer avec une baisse des prix qui risque de gripper leur économie.

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Les investissements pourraient alors être mis entre parenthèses avec des retombées sur les salaires et l'emploi, un cercle vicieux tout aussi inquiétant que l'inflation galopante.

La BCE doit assouplir sa politique monétique

Pour le FMI, la BCE doit assouplir davantage sa politique monétaire. "Le plus tôt sera le mieux", a déclaré à Washington le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, évoquant des taux d'intérêt négatifs ou un programme d'assouplissement monétaire. 

"Ce qui est fait pour améliorer la santé des banques, et les recapitaliser si nécessaire, est tout aussi important que ce que la BCE peut entreprendre sur le plan monétaire."

Ces déclarations risquent de mal passer à Francfort. Lors de la réunion de la BCE la semaine dernière, son président, Mario Draghi, avait ainsi remercié le FMI pour ses "généreux" conseils de politique monétaire. À cette occasion, la BCE s'était montrée "unanimement" prête à agir si la stabilité des prix venait à menacer la reprise en zone euro, tout en maintenant son principal taux directeur à 0,25%.

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Les États ont également leur rôle à jouer, juge le FMI, qui recommande un rééquilibrage de l'économie avec un coup de pouce des pays enregistrant des excédents "pour stimuler la demande intérieure". Un conseil qui vise directement l'Allemagne.