Après l'Irlande, le Portugal sera le deuxième pays à s'affranchir de l'aide de la troïka

Par latribune.fr  |   |  449  mots
Le satisfecit de la "troïka" ouvre la voie au déboursement d'un dernier chèque de 2,6 milliards d'euros, sur un total de 78 milliards versés au Portugal depuis 2011. (Photo : Reuters)
Lisbonne a annoncé vendredi avoir conclu avec succès le dernier examen de ses comptes par la troïka. Le gouvernement portugais décidera dimanche de quelle manière il sortira au mois de mai du plan de sauvetage lancé en 2011.

Le Portugal a réussi son examen final. La dernière évaluation de son économie menée par ses bailleurs de fonds internationaux (la "troïka", composée du Fonds monétaire international, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne) a été conclue avec succès, a annoncé le gouvernement portugais vendredi.

Les sacrifices des Portugais ont eu un sens

Le pays est ainsi en passe de devenir la deuxième économie sous assistance de la zone euro (après l'Irlande) à s'affranchir de son plan d'aide internationale, dont il devrait sortir dans le courant du mois de mai. Le vice-Premier ministre Paulo Portas s'en réjouit :

"La douzième évaluation a été surmontée, ce qui ouvre la voie à la conclusion du programme".

"Le Portugal a fait le chemin lui permettant de reconquérir son autonomie financière, ce qui donne un sens et une utilité aux sacrifices consentis par la société portugaise"

Un dernier chèque de 2,6 milliards d'euros

Le satisfecit de la "troïka" ouvre la voie au déboursement d'un dernier chèque de 2,6 milliards d'euros, sur un total de 78 milliards prévus par le plan de sauvetage accordé au Portugal en mai 2011 en échange d'un programme de rigueur et de réformes.

La sortie de ce plan est prévue officiellement pour le 17 mai prochain. Paulo Portas a précisé qu'un conseil des ministres extraordinaire déciderait de la manière dont s'effectuerait cette sortie dimanche, c'est-à-dire la veille de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro.

A l'issue de ce conseil des ministres, le Premier ministre Pedro Passos Coelho dira notamment si le pays demandera à ses partenaires européens une ligne de crédit de précaution ou s'il retournera sur les marchés sans filet de sécurité, comme l'a fait l'Irlande en décembre dernier.

Filet de sécurité ou pas ?

Jeudi, Pedro Passos Coelho avait laissé entendre que le pays s'apprêterait à suivre l'exemple de Dublin :

"Nous sommes en mesure de montrer aux Portugais que le chemin parcouru jusque-là nous permet d'avancer par nos propres moyens à partir de maintenant"

Une telle stratégie serait envisageable puisque le Portugal a renoué avec la croissance en 2013 et que ses rendements obligataires diminuent fortement cette année.

Vendredi, la ministre des Finances Maria Luis Albuquerque a toutefois refusé de confirmer l'hypothèse privilégiée par les analystes :

"Au long de ces trois dernières années, nous avons reconquis crédibilité et confiance. Nous avons retrouvé notre capacité à nous financer sur les marchés, condition indispensable à la conclusion du programme, quelle que soit la stratégie de sortie que choisira le gouvernement"