Pays-Bas : recul surprise des eurosceptiques

Par Romaric Godin  |   |  439  mots
Le parti eurosceptique de droite de Geert Wilders a subi un recul surprise ce jeudi
Selon les premières projections, les alliés du FN auraient réalisé un score décevant aux Pays-Bas. Les Chrétiens-démocrates et les Libéraux de gauche seraient en tête.

Aux Pays-Bas, les Eurosceptiques de droite apparaissent comme les grands perdants surprise de ces élections européennes. Les Néerlandais ont voté ce jeudi 22 mai pour leurs députés européens. Les résultats officiels ne seront connus que dimanche à 23 heures, comme dans l'ensemble de l'Europe. Mais, à la différence du Royaume-Uni, on dispose déjà de premières projections sorties des urnes.

Chrétiens-démocrates ou libéraux de gauche en tête

Et c'est une surprise ! Ce sont trois partis traditionnels qui sont arrivés en tête. Les Chrétiens-démocrates du CDA, qui étaient en retrait dans la politique nationale depuis des années, arriveraient en tête avec 15,4 % des voix. C'est une très bonne nouvelle pour Jean-Claude Jucnker, le candidat du PPE dont fait partie le CDA, car ces derniers obtiendraient ainsi 5 sièges, deux de plus que prévu. Ils devancent de peu les Libéraux de gauche du D66 qui sont crédités de 15,3 % des voix et qui étaient les favoris du scrutin. La bataille pour la première place sera donc serrée et certaines enquêtes donnent D66 devant le CDA.

Déception chez les eurosceptiques

Le PVV, parti eurosceptique de droite de Geert Wilders, allié au FN français, ne recueillerait que 12,2 à 12,7 % des voix, ce qui ne lui donnerait que 3 sièges sur les 26 des Pays-Bas. C'est inférieur de près de trois points aux 15,4 % des voix obtenus lors des élections législatives de 2012 et c'est loin des 16 à 17 % que lui promettaient voici quelques semaines les sondages. C'est donc une défaite claire et ce doit être ce soir une déception pour ses alliés français ce soir. La défaite pourrait même être plus lourde, car certains sondages ne leur donnent que la quatrième place, derrière le VVD du premier ministre libéral Mark Rutte.

Derrière le PVV, l'autre parti eurosceptique, de gauche cette fois, le SP, obtient avec 10 % le même score que lors du scrutin législatif de 2012. Un score également décevant pour lui qui devrait aussi lui donner « sièges. » Là aussi, c'est une déception pour les Socialistes, moindre cependant que pour le PVV.

Le gouvernement et l'austérité sanctionnés

Enfin, les partis du gouvernement de Mark Rutte ont été durement sanctionnés pour leur politique d'austérité : le VVD libéral obtiendrait 12,3 %, les travaillistes du PvdA seulement 9,8 %, leur plus bas historique. En 2012, les deux partis avaient regroupé 40 % des voix, ils ont mobilisé 22 % des exprimés cette fois. Le tout, avec une très faible participation : 35 % au mieux. En 2009, il avait été de 36,9 %.