Aux Pays-Bas, les banquiers prêtent serment devant Dieu

Au Pays-Bas, les cadres et employés du secteur financier doivent jurer d'être intègres. Une manière de lutter contre la défiance vis-à-vis d'une profession entachée par des scandales.
La banque néerlandaise Rabobank a écopé d'une amende de 774 millions d'euros en 2013.

Les médecins ont le serment d'Hippocrate. Aux Pays-Bas, le secteur financier à son "serment du banquier". Depuis début 2014 est entrée en vigueur une loi (lien en néerlandais) imposant aux cadres dirigeants des établissements bancaires néerlandais de jurer devant Dieu qu'ils agiront "avec intégrité". Une première sur le Vieux Continent.

Jeroen Dijsselbloem, le ministre des Finances des Pays-Bas - également président de l'Eurogroupe - a signalé quelques mois plus tôt son intention d'étendre cette obligation, qui ne concerne pour le moment que les cadres, à tous les employés de la profession, en contact avec des clients. Une mesure qui devrait être appliquée à partir du 1er janvier 2015

"Dieu me soit en aide"

Devant témoins et dans un document signé, ces employés devront par exemple déclarer :

"Je promets d'exercer mes fonctions avec intégrité (...) de garder secrètes les informations qui me sont confiées (..) de maintenir la confiance dans le système financier (...) Dieu soit en aide."

Aux Pays-Bas où le système de la "pilarisation" confère aux communautés religieuses une reconnaissance publique, mêmes les athées et agnostiques sont soumis à cette prestation de serment, et ce, dans les trois mois suivant leur embauche. Ils pourront cependant remplacer la mention "Dieu me soit en aide" par "je le promets". En tout, quelque 90.000 personnes seraient concernées, a  précisé le patron de l'association des banquiers néerlandais, Chris Buijink, dans une interview à l'agence Bloomberg

S'il est prouvé qu'ils ont rompu cette promesse, des sanctions sont prévues qui comprennent des amendes, des suspensions ou même l'interdiction d'exercer.

Scandale Rabobank

Ce serment doit en outre servir à redorer l'image d'établissements bancaires ébranlés par une succession d'affaires depuis 2008. Dernier en date: celle qui a poussé Piet Moerland, l'ancien patron de Rabobank, à la démission. En octobre 2013, son établissement était condamné à payer 774 millions d'euros d'amende pour son implication dans l'affaire de manipulation des taux interbancaires Libor. Le directeur financier de Rabobank a par exemple prêté serment l'an dernier. 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 11/02/2014 à 16:35
Signaler
C'était un homme sage celui qui inventa Dieu.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.