Jean-Claude Juncker proposé par le Conseil européen comme président de la Commission

Par Romaric Godin  |   |  388  mots
Jean-Claude Juncker sera président de la Commission européenne
L'ancien premier ministre luxembourgeois a été désigné, malgré la résistance britannique, comme candidat du Conseil pour la présidence de la Commission européenne.

David Cameron aura tout tenté jusqu'au dernier moment, mais le président du Conseil européen Herman van Rompuy a confirmé vers 16 heures 30 ce vendredi que l'ancien premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker sera proposé par le Conseil au parlement comme président de la Commission européenne.

Résistance britannique

Le premier ministre britannique avait indiqué par tweet auparavant que les chefs d'Etats et de gouvernements « auraient à regretter » leur choix. Il aura ensuite tenté d'obtenir un vote à main levé « pour l'histoire » sur cette nomination. C'est la première fois qu'un tel vote a eu lieu. Mais seul le Hongrois Viktor Orban a suivi David Cameron. Jean-Claude Juncker a donc été désigné par 26 voix contre deux.

Prochaine étape : Strasbourg

Jean-Claude Juncker devra à présent obtenir la majorité absolue des députés européens, ce qui ne devrait pas poser de problème, puisque socialistes et conservateurs, mais aussi libéraux et verts devraient soutenir sa candidature. Restera ensuite à bâtir une commission et surtout à suivre la feuille de route qui devrait être tracée par le Conseil.

Gérer le mécontentement britannique

Reste à savoir quelles seront les conséquences de cette nomination. David Cameron va sans doute demander des compensations, soit en termes de réformes, soit en termes de postes, soit même dans les deux termes. Qu'obtiendra-t-il ? La question est essentielle. on sait qu'Angela Merkel a toujours voulu ménager Londres et que ses positions sont parfois assez proches de celles du premier ministre britannique. Va-t-elle soutenir la demande de réformes des Britanniques ? Va-t-elle accompagner cet appui de la nomination d'un commissaire britannique à un poste important ? On en saura plus le 16 juin, lorsqu'un "mini sommet" décidera des autres grands postes européens qui se libèrent.

Un choix démocratique ?

Ce choix de Jean-Claude Juncker est présenté comme révolutionnaire dans la mesure où, pour la première fois, un candidat "désigné" par un parti européen et arrivé en tête des suffrages a obtenu cette investiture. Mais il ne faut pas oublier que Jean-Claude Juncker est avant tout le choix d'Angela Merkel qui l'a imposé en mars au congrès du parti populaire européen (PPE) et qui, après quelques hésitations et quelques tentatives alternatives, s'est rallié à lui début juin. Dès lors, sa nomination était inévitable.