UE : ouverture du sommet dans l'ombre de Jean-Claude Juncker

Les dirigeants européens ont ouvert jeudi leur sommet à Ypres, en Belgique, où ils ont participé à une cérémonie du centenaire de la Première Guerre mondiale avant d'entamer les hostilités sur le futur président de la Commission européenne.
"Nous devons faire en sorte de trouver un large terrain d'entente sur le contenu" des politiques européennes dans les prochaines années, a affirmé Angela Merkel à son arrivée à une réunion de la droite européenne avant l'ouverture d'un sommet de l'UE. "Je pense que nous pouvons trouver des compromis et faire un pas vers la Grande-Bretagne", a-t-elle insisté, après avoir la veille expliqué que mettre David Cameron en minorité dans un vote ne serait pas "un drame".

La chancelière allemande Angela Merkel a tendu la main jeudi à son homologue britannique David Cameron, réduit à encaisser la défaite sur la désignation du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne.

"Nous devons faire en sorte de trouver un large terrain d'entente sur le contenu" des politiques européennes dans les prochaines années, a affirmé Angela Merkel à son arrivée à une réunion de la droite européenne avant l'ouverture d'un sommet de l'UE. "Je pense que nous pouvons trouver des compromis et faire un pas vers la Grande-Bretagne", a-t-elle insisté, après avoir la veille expliqué que mettre David Cameron en minorité dans un vote ne serait pas "un drame".

"Il y aura un vote"

Lâché dans la foulée par ses alliés suédois Fredrik Reinfeldt et néerlandais Mark Rutte, avec lesquels il avait organisé il y a deux semaine une conjuration des anti-Juncker, David Cameron a en effet dû en prendre acte:

"Il y aura un vote demain et nous verrons son issue. Mais il est absolument vital que les gens sachent que je fais ce que je dis", a-t-il encore martelé jeudi à la BBC.

Mais s'il a jugé que ses homologues commettaient une erreur en cédant au Parlement européen sur leurs prérogatives concernant la nomination du chef de l'exécutif européen, il a exclu d'agiter la menace d'une rupture.

Le sommet "est le premier pas d'une longue campagne pour assurer des changements en Europe, une meilleure position de la Grande-Bretagne" avant le référendum prévu en 2017 sur son maintien dans l'Union, a-t-il dit.

Ne pas perdre l'allié britannique

Le nouveau Premier ministre conservateur finlandais, Alexander Stubb, a lui aussi tenté de lui faciliter la tâche, en souhaitant que les chefs d'Etat et de gouvernement fixent à Jean-Claude Juncker un programme de "libéralisation" économique, "plus près de la position britannique". "De ce point de vue, je ne pense pas que les Britanniques seront perdants", a-t-il ajouté.

Pour les tenants de l'orthodoxie budgétaire, l'enjeu est de ne pas perdre l'allié britannique face à l'offensive de la gauche européenne en faveur d'une plus grande souplesse dans l'application des règles budgétaires.

Les dirigeants sociaux-démocrates, emmenés par le Français François Hollande et l'Italien Matteo Renzi, avaient apporté leur soutien à Jean-Claude Juncker dès le week-end dernier. Mais en échange, ils réclament une plus grande flexibilité dans l'application du Pacte de stabilité, pour soutenir l'investissement et la croissance.

Exploiter les marges existantes

Angela Merkel a répété mercredi son refus de modifier ce Pacte. "Il fixe des règles claires et offre une multitude de possibilités de flexibilité", a-t-elle affirmé.

Les dirigeants européens devraient s'entendre sur la nécessité d'exploiter toutes les marges existantes, selon un projet de conclusions obtenu par l'AFP. "Il faut utiliser les possibilités offertes par le cadre budgétaire européen actuel, pour trouver un équilibre entre la discipline budgétaire et le nécessaire soutien à la croissance", indique le document.

Le vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel, a suggéré de supprimer l'obligation faite aux Etats qui veulent bénéficier de fonds européens de mettre aussi de l'argent sur la table, en évoquant une économie possible de 15 milliards d'euros pour l'Italie.

Le programme des 5 prochaines années

Jeudi, les 28 dirigeants ont momentanément mis de côté leurs querelles pour rendre hommage aux millions de morts de la Première Guerre mondiale, près d'un siècle après l'attentat de Sarajevo qui, le 28 juin 1914, avait déclenché le conflit. Ils ont symboliquement ouvert leur sommet dans la ville martyre d'Ypres, au nord-ouest de la Belgique, théâtre de plusieurs batailles majeures et de la première utilisation d'armes chimiques.

Leur dîner devait être consacré aux priorités de l'UE, et donc au programme de la Commission, pour les cinq prochaines années, avant la désignation de Jean-Claude Juncker comme président vendredi.

La répartition des autres postes clés de l'UE - chef de la diplomatie, présidence de l'Eurogroupe, voire présidence du Conseil - se jouera lors d'un sommet extraordinaire qui devrait se tenir le 17 juillet, au lendemain de l'investiture du nouveau président de la Commission par le Parlement européen.

 

Commentaires 6
à écrit le 27/06/2014 à 12:51
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On remplacera un agent US se fait par un autre agent US. Et ainsi va la "forteresse européenne" cap vers son iceberg.

à écrit le 27/06/2014 à 10:37
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Réunions des pingouins , pendant se temps on crève !!!devant leur incompétences

à écrit le 27/06/2014 à 7:12
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Les spitzfires n'ont qu' à bien se tenir devant les junkers et les Messerschmidt quant aux dorniers ils sont inexistants !

à écrit le 26/06/2014 à 21:10
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… ce qu'on s'en fout

le 27/06/2014 à 7:06
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Votre réaction en dit long... L'UE est une dictature d'un nouveau genre, qui contrairement au dictatures passées qui s'imposaient par la violence, l'UE elle, s'impose par la complexité et l'ennui. C'est ce qui en fait sa force, et surtout sa d...

à écrit le 26/06/2014 à 20:28
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Il parait qu'on a fait un nouveau pommet européen, on aurait un large terrain d'entente sur le con tenu, de quel terrain on parle? Du verger au pommier à réponses de normand, du type pour le déficit, oui et non, réponse libérale sociale! Doit-on dire...

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