Hollande demande à l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance"

Par latribune.fr  |   |  438  mots
"Il y a un vrai risque déflationniste en Europe: en France, l'inflation n'a jamais été aussi basse. Or, si une faible croissance pèse sur les rentrées fiscales, une faible inflation a également des conséquences budgétaires négatives sur les recettes comme sur la dette", a encore déclare le président de la République au Monde. (Photo: Reuters)
Interviewé dimanche par Le Monde, le président de la République a demandé à Angela Merkel "d'investir davantage", pour le bien de la France et de l'Europe, sans pour autant solliciter "une quelconque indulgence".

François Hollande demande à l'Allemagne d'en faire plus pour la croissance. A l'occasion des cérémonies pour le centenaire du déclenchement de la Première Guerre Mondiale, le président français a affirmé, dans un entretien accordé dimanche au Monde, attendre "un soutien plus ferme à la croissance" de son voisin d'outre-Rhin.

"Ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe", a plaidé le chef de l'Etat.

"Nous mettons en place les réformes annoncées, mais le rythme des efforts entrepris pour réduire les déficits dépend aussi de la croissance", s'est justifié François Hollande, tout en soulignant: "Nous ne sollicitons pas de l'Allemagne une quelconque indulgence".

"Nous n'avons pas vocation à agir seuls"

Le président souhaite aussi que Berlin s'engage plus fortement à l'international.

"La France a toutes les raisons de souhaiter une Allemagne plus présente sur la scène mondiale", a-t-il dit au Monde: "Nous n'avons pas vocation à agir seuls. Je suis favorable à un partage de la responsabilité sur le plan politique, militaire et budgétaire".

Un fort risque déflationniste

Par ailleurs, François Hollande a également évoqué le "risque déflationniste", déjà évoqué par Manuel Valls vendredi. En sortant d'un séminaire gouvernemental à l'Élysée, le Premier ministre s'était déjà inquiété d'un "risque de déflation réel" car - avait-il expliqué - "au niveau européen, la croissance et l'inflation sont en retrait par rapport à ce que nous pouvions attendre". Interrogé par Le Monde dimanche, François Hollande en a ainsi remis une couche:

"Il y a un vrai risque déflationniste en Europe: en France, l'inflation n'a jamais été aussi basse. Or, si une faible croissance pèse sur les rentrées fiscales, une faible inflation a également des conséquences budgétaires négatives sur les recettes comme sur la dette", a déclare le président de la République au quotidien.

La BCE "doit prendre toutes les mesures nécessaires"

"Beaucoup va dépendre du niveau de l'euro qui a baissé ces derniers jours mais encore trop peu", analyse le chef de l'État, tout en faisant entendre que son inquiétude serait partagée et devrait inciter à l'action.

"La Bundesbank est consciente du problème, comme le montre son souhait de voir les salaires augmenter en Allemagne de 3 %. Quant à la Banque centrale européenne, elle doit prendre toutes les mesures nécessaires pour injecter des liquidités dans l'économie. Je sais qu'elle y réfléchit", insiste François Hollande.