Traité transatlantique : Rome va-t-elle faire plier Bruxelles sur la publication du mandat de négociations ?

Par Mounia Van de Casteele  |   |  351  mots
Ce qui compte avant tout, pour Bruxelles, c'est que les négociations soient conclues l'an prochain, avant la fin du second mandat du président Barack Obama. Avec en perspective, les 120 milliards d'euros de richesse supplémentaire annuelle pour l'économie européenne (et 95 milliards pour les États-Unis), une fois le traité pleinement mis en œuvre, assure Bruxelles.
L'Italie, qui préside actuellement l'UE, a adressé une lettre à ses partenaires pour qu'ils acceptent de rendre public le mandat de la Commission dans ses discussions avec Washington sur le TTIP, traité commercial transatlantique. L'unanimité est nécessaire.

Rome va-t-elle réussir à rendre public le mandat de la Commission dans ses discussions avec Washington sur le Traité commercial transatlantique (le fameux TTIP ou TAFTA) ?  Dans un souci de transparence, l'Italie, qui a pris la présidence de l'Union européenne, a adressé une lettre à ses partenaires pour qu'ils acceptent de rendre public ce document, selon un communiqué du ministère du Développement économique publié lundi.

Dans ce courrier, co-signé par le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht, le gouvernement italien dit être favorable à une telle publication pour "favoriser une meilleure perception et conscience de l'opinion publique quant aux objectifs de la négociation commerciale avec les États-Unis".

Un secret symbolique, une erreur tactique

Karel de Gucht a certes toujours dit qu'il était favorable à une telle publication, réclamée notamment par les détracteurs de ce traité transatlantique, négocié par la Commission européenne au nom des 28. Mais certains États membres s'y opposent. Or, l'unanimité est nécessaire pour lever sa confidentialité.

Un caractère secret du reste purement symbolique, tant le document a déjà largement fuité, notamment sur Internet.

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Pour l'heure un sixième cycle de discussions entre Washington et Bruxelles s'est achevé à la mi-juillet, sur fond de critiques concernant précisément le manque de transparence des négociations, notamment dénoncé par la France. Et pour cause, l'opacité renforce la méfiance, comme le rappelait Nicole Bricq lorsqu'elle était ministre du Commerce extérieur, déplorant cette erreur stratégique de la Commission.

Bruxelles veut aller vite

Mais l'UE n'en a cure. Ce qui compte avant tout, pour Bruxelles, c'est que les négociations soient conclues l'an prochain, avant la fin du second mandat du président Barack Obama. Avec en perspective, les 120 milliards d'euros de richesse supplémentaire annuelle pour l'économie européenne (et 95 milliards pour les États-Unis), une fois le traité pleinement mis en œuvre, assure Bruxelles.

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