Merkel presse Hollande de tenir ses promesses de réformes structurelles

Par latribune.fr  |   |  320  mots
Début août, François Hollande a appelé Berlin à soutenir la croissance en Allemagne.
La chancelière, interrogée mercredi soir par un magazine allemand, met en avant l'exemple de son pays qui dans les années 2000 avait engagé des réformes.

Le départ à Bercy d'Arnaud Montebourg - qui a critiqué la position de Berlin face à la crise. Et l'arrivée d'Emmanuel Macron, qui a incarne le tournant libéral pris par le gouvernement socialiste, elle ne les commente pas directement. Angela Merkel a toutefois glissé:

"En France, il s'agit de savoir si l'on fait de véritables réformes structurelles. Cela, le président français aussi l'avait annoncé."

Invitée par le magazine allemand Cicero mercredi, la chancelière allemande a estimé que compte tenu de la situation économique, les pays européens doivent "soutenir la croissance" tous ensemble et "pas uniquement par une augmentation des dépenses".

Début août, François Hollande avait appelé Berlin à soutenir la croissance en Allemagne. Il n'avait obtenu qu'une fin de non recevoir.

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Le souvenir des réformes Hartz

"En 2000, l'Allemagne était l'homme malade de l'Europe, vilipendé de toutes parts", ajoute la chancelière, avant d'évoquer les réformes du marché du travail notamment engagées par son prédécesseur Gerhard Schröder sur les conseils de l'industriel Peter Hartz.

Mi-juillet, la chancelière, réticente à la nomination de Pierre Moscovici à la Commission européenne, demandait en contrepartie que ses objectifs budgétaires soient respectés par la France.

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"Hausser le ton"

Le 23 août, l'ex-ministre de l'Économie Arnaud Montebourg avait appelé publiquement dans Le Monde à "hausser le ton" face aux exigences allemandes:

"Nous ne pouvons plus nous laisser faire. Si nous devions nous aligner sur l'orthodoxie la plus extrémiste de la droite allemande, cela (...) signifierait que, même quand les Français votent pour la gauche française, en vérité ils voteraient pour l'application du programme de la droite allemande."

Une incartade parmi d'autres qui ont coûté son poste à l'ancien occupant de Bercy.